Casser l’alliance qui conduit à des cancers du sang et éviter certaines thromboses

25/05/2023

Des chercheurs belges viennent de décrypter les mécanismes liés à certaines formes de cancers du sang, ouvrant la voie au développement de médicaments inexistants jusqu’à présent.

Les néoplasmes myéloprolifératifs sont des cancers du sang provoquant souvent des thromboses abdominales. Près d’1 personne sur 1.500, soit plus de 7.000 en Belgique et 300.000 dans l’Union européenne, seraient concernées.

Depuis plus de deux décennies, une équipe de l’Institut de Duve de l’UCLouvain et du Ludwig Institute for Cancer Research joue un rôle prépondérant pour découvrir les causes de ces maladies. Et cette équipe vient de mettre au jour un mécanisme très précis qui pourrait mener à la mise au point d’un traitement beaucoup plus ciblé que les médicaments  actuellement en cours de développement. Cette dernière découverte est publiée dans Nature Communications.

Grâce à la cartographie extrêmement précise qu’il a réussi à établir de la liaison entre la calréticuline mutée et le récepteur TpoR, les scientifiques belges ont pu déterminer l’endroit exact où des petites molécules devraient se placer pour dissocier ou bloquer le complexe, donnant par la même occasion une image du récepteur pour la première fois.

Il faut rappeler qu’il n’existe pas, actuellement, de médicament pour traiter cette maladie. L’industrie pharmaceutique tente de développer des anticorps qui pourraient se lier à la calréticuline mutée pour bloquer son action pathologique. Difficulté : comme elles sont présentes à la surface des cellules mais aussi dans le plasma, les doses d’anticorps nécessaires seraient importantes, avec le risque d’accroître les effets secondaires.

La découverte belge publiée dans Nature Communications ouvre une nouvelle piste plus précise et prometteuse : tenter de développer une molécule qui casserait la liaison entre la calréticuline mutée et le récepteur. On irait en quelque sorte droit au but en ciblant la région précise de liaison des deux protéines complices.

Des recherches de longue haleine qui ouvrent donc la voie à un espoir de guérison pour de nombreux patients !