Le manuscrit de « Ville occupée » est enfin retrouvé
«Bezette Stad», (Ville occupée) un sommet de la littérature néerlandophone d’avant-garde, jouera un rôle clef dans la littérature ultérieure et fait également l’objet d’un intérêt international.
Le poète et prosateur flamand, Paul Van Ostaijen (1896-1928), s’est principalement consacré à l’art, la littérature, le journalisme, la politique et s’est plongé dans la vie culturelle et mondaine d’Anvers, sa ville natale.
En 1921 paraît Ville occupée, le chef-d’œuvre inégalé de Paul Ostaijen, écrit à Berlin entre 1919 et 1921. Tant au niveau de la forme que du ton, c’est une fracture avec ses autobiographies vivantes antérieures et sa poésie humaniste et expressionniste. Sa ville natale occupée par les Allemands pendant la Première Guerre mondiale est un élément central du recueil. Elle fonctionne comme une métaphore pour la guerre, le nihilisme, le dadaïsme, les slogans publicitaires, le cinéma, la chrétienté, les arts majeurs et mineurs ainsi que la vie nocturne des théâtres de variétés, entre autres. Mais c’est l’interaction entre le contenu et le rendu qui est vraiment révolutionnaire, dans une typographie rythmique expérimentale qui rappelle une partition. Certains fragments, comme ‘BOEM PAUKESLAG’ (traduit par Coup de cymbale), restent dans toutes les mémoires.
Le gouvernement flamand a acheté l’unique manuscrit, longtemps supposé perdu, pour la somme de 725.000 euros, l’a fait scanner sur le champ et l’a rendu accessible en ligne.