Des projets innovants pour réduire les émissions de CO2
En Belgique, des producteurs de chaux cherchent des moyens novateurs pour réduire leurs émissions de CO2, contribuant ainsi à la lutte contre le changement climatique et à l'objectif d'une société neutre en émissions d'ici 2050.
Parmi ces initiatives, Lhoist, co-leader du secteur de la chaux avec Carmeuse, se distingue avec trois projets ambitieux, dont deux sont inédits, et des objectifs à moyen terme pour 2030.
Xavier Pettiau, directeur de la recherche CO2 du groupe Lhoist, explique que 31 % de leurs émissions de CO2 proviennent du fuel de combustion utilisé dans leurs fours, tandis que les 69 % restants résultent des procédés de fabrication. L’objectif est donc de réduire de 50 % les émissions de combustion à l'échelle du groupe d'ici 2030, par rapport à 2018.
Pour atteindre cet objectif, Lhoist a commencé par remplacer ses fours rotatifs longs par des fours plus courts et moins énergivores, puis par des fours droits encore plus économes. La société prévoit également d'utiliser davantage de biomasse comme combustible et de produire de l'énergie renouvelable sur ses sites, avec des éoliennes en mer du Nord et des panneaux photovoltaïques. Cependant, 69 % des émissions de CO2 sont considérées comme non compressibles, ce qui signifie qu'elles doivent être capturées.
Lhoist développe actuellement trois projets novateurs pour la capture de CO2. Le premier projet, appelé "CO2ncrEAT", est mené en collaboration avec Aperam, Fluxys, Orbix, et Prefer. Il consiste en un processus circulaire où les résidus de production d'acier d'Aperam sont transformés en blocs de construction à faible teneur en carbone grâce à l'utilisation du CO2 capturé. Ce modèle permettra de neutraliser environ 15 000 à 20 000 tonnes de CO2 par an.
Le deuxième projet, nommé "NKL", implique l'Université de Mons, l'Université de Liège, Resa, Fluxys, Tractebel, et d'autres partenaires. Il vise à produire de l'e-kérosène en combinant de l'hydrogène avec le CO2 capturé.
Le troisième projet concerne le stockage et l'enfouissement du CO2 capturé sur le site de Réty en France, avec une connexion au hub du port de Dunkerque pour le transport sous-marin vers différents sites d'enfouissement.
De telles innovations concourent donc à une production industrielle plus respectueuse de l’environnement.