Le collagène joue un rôle prépondérant dans certains cancers de la peau

23/11/2023

Une équipe de chercheurs belges démontre que c’est l’environnement dans lequel les cellules cancéreuses sont présentes qui joue un rôle essentiel dans leur développement, et cela bien plus que la nature-même de ces cellules.

Une équipe de chercheurs de l’Université libre de Bruxelles (ULB), dirigée par le Professeur Cédric Blanpain, directeur du Laboratoire de cellules souches et de cancer, vient de publier dans le journal Nature une découverte importante pour mieux comprendre le développement de certaines formes de cancer de la peau.

Les scientifiques belges ont pu lever le voile sur l’énigme que consistait de comprendre pourquoi des cellules dites "oncogènes", c’-est-à-dire pouvant générer un cancer, donnent naissance à des tumeurs invasives à certains endroits de la peau et pas à d’autres.

Des expériences ont été menées sur la souris et selon le professeur Cédric Blanpain : « On a exprimé le mauvais gène dans toute la peau (oreille, dos, queue). On s’est rendu compte que dans la queue ou dans les oreilles, il y avait un cancer qui s’exprimait très rapidement. Alors que dans la peau du dos, il n’y avait jamais de cancer qui se formait. Et au début, on ne savait pas très bien pourquoi. On a regardé de plus près et on a développé une nouvelle technique d’imagerie où on peut sur l’animal vivant, regarder le cancer se former au cours du temps. »

Le professeur Cédric Blanpain et son équipe a alors pu démontrer que dans l’environnement le plus résistant au développement des cellules cancéreuses, on observait qu’il y avait beaucoup plus de collagène (une protéine qui forme des fibres, des filaments, et qui est l'un des composants majeurs de nombreux tissus, dont la peau).

Cette découverte montre pour la première fois que le cancer n’est pas nécessairement dû à une mutation uniquement, mais à une mutation dans un environnement bien précis.