Le changement climatique limite notre connaissance du système solaire
Une équipe de chercheurs belges de la VUB et de l’ULB constate que le réchauffement climatique fait disparaître les météorites, et avec elles, nos connaissances extraterrestres.
L'Antarctique abrite de nombreuses et importantes concentrations de météorites, soit des échantillons uniques de corps extraterrestres, à sa surface. Le continent glacé renferme donc une grande quantité d'informations sur notre système solaire, nous permettant de comprendre, par exemple, l'apparition de la vie sur Terre ou la formation de la Lune.
Une étude, menée par des scientifiques de l'Université libre de Bruxelles et de la Vrije Universiteit Brussel, en collaboration avec l'ETH Zurich et le WSL Birmensdorf, a mis en avant la responsabilité du réchauffement climatique dans la disparition rapide des météorites, une perte aux conséquences importantes pour notre compréhension et nos connaissances de l’extraterrestre.
Utilisant l'intelligence artificielle pour combiner observations satellitaires du continent et projections climatiques, les scientifiques ont calculé que pour chaque dixième de degré d'augmentation de la température de l'air à l'échelle mondiale, 5.100 à 12.200 météorites disparaissent de la surface de la calotte glaciaire. D'ici 2050, environ un quart des météorites auront disparu et ce chiffre pourrait atteindre les trois quarts d'ici la fin du siècle.
Selon Harry Zekollari, travaillant au Laboratoire de Glaciologie (GLACIOL) de la Faculté des Sciences de l’ULB et du Department of Water and Climate de la VUB, les conclusions de cette étude poussent à un effort international majeur : « nous devons intensifier et coordonner la récupération des météorites antarctiques avant qu'elles ne soient perdues à cause du changement climatique. À l'instar de la collecte de carottes de glace dans les glaciers en voie de disparition ou de l'échantillonnage des récifs coralliens avant qu'ils ne blanchissent, notre étude identifie la perte de météorites comme un impact inattendu du changement climatique sur lequel il est nécessaire d'agir. »
Cette étude a été publiée dans la revue scientifique Nature Climate Change.