Mer du Nord : des milliers d’épaves comme autant de témoins du passé

26/07/2022

Pirogues préhistoriques, drakkars vikings, bateaux à vapeur, sous-marins et autres navires de guerre, bateaux de pêche et, plus récemment, cargos naufragés : des milliers d’épaves de navires mais aussi d’avions gisent au fond de la mer du Nord. Rien que dans les eaux belges, on dénombre 290 carcasses. Ce cimetière immergé fait le bonheur des archéologues.

Le spécialiste en archéologie sous-marine Sven Van Haelst a accompli pour l’Institut flamand de la mer (VLIZ) un travail de fourmi. À ce jour, 62 des 290 épaves n’ont pas encore révélé leurs secrets, ou en partie seulement. Pour les 228 autres, l’équipe de l’Institut a rassemblé la plupart des informations nécessaires à leur identification : nom, matériaux, chargement, caractéristiques, datation, histoire, location exacte… Les études menées ont également permis d’y voir plus clair dans l’immense amas de ferraille qui jonche le fond marin, véritable fouillis de mines, bombes, mitrailleuses ainsi, évidemment, que de carcasses de navires et d’avions.

Nombre de ces épaves sont les témoins silencieux de batailles navales datant des deux guerres mondiales. Les effets néfastes de ces débris sur l’homme et l’animal (effets écotoxicologiques) sont considérables. Ils renferment en effet de grandes quantités de matériaux et de substances qui polluent l’environnement. C’est le cas du matériel militaire, des munitions non explosées, des produits chimiques de toutes sortes tels que les combustibles ou les lubrifiants. Certaines de ces substances chimiques s’échappent dès le naufrage ; d’autres sont libérées au bout de plusieurs décennies sous l’effet de la corrosion. Cependant, les épaves constituent dans le même temps des foyers de biodiversité. Elles accueillent en effet une vie très différente de celle qui occupe les fonds marins environnants.

À tous égards, les eaux de la mer du Nord offrent un paysage sous-marin fascinant.