Virginie Efira, mystique et lesbienne dans Benedetta
Benedetta, un drame historique sulfureux de Paul Verhoeven avec notre compatriote Virginie Efira dans le rôle-titre, sera une des sensations fortes du Festival de Cannes 2021, où il sera présenté en compétition le 9 juillet, en même temps que sa sortie en salle.
Ce film conte l’histoire de Benedetta Carlini, une religieuse catholique, née vers 1590 à Pescia, en Toscane, en pleine contre-réforme tandis que la peste fait rage. La fillette n’a que neuf ans lorsqu’elle entre comme novice au couvent de la Mère de Dieu de Pescia. Bientôt, elle a des visions, reçoit des messages envoyés par le Seigneur en personne, affirme-t-elle. Au début, personne ne la croit, mais lorsqu’elle commence à éprouver des symptômes physiques et à développer des stigmates, le reste du couvent la prend au sérieux. Petit à petit, on lui accorde un pouvoir grandissant au sein de la communauté. Mais en raison de ses visions violentes et toujours plus étranges, on charge une autre sœur, Bartolomea (Daphné Patakia), de veiller sur elle. A l'âge de trente ans, Benedetta devient abbesse du couvent. Cependant, les hautes autorités religieuses commencent à s’inquiéter de cette figure originale et envoient sur place des enquêteurs chargés de faire la clarté sur l’affaire. Ceux-ci découvrent que ses visions ne sont que le produit de son imagination mais, plus grave, que la religieuse entretient une relation homosexuelle avec Bartolomea, qui a tout avoué. L’abbesse est condamnée à 35 ans de réclusion.
Le film est une adaptation du livre de Judith C. Brown : «Sœur Benedetta, entre sainte et lesbienne». Dans une entrevue sur l’ensemble de sa carrière, Paul Verhoeven déclare : "Je suis attiré par la violence et l'ambiguïté...", nul doute qu’avec «Benedetta» il a pu exploiter ses thèmes favoris. Quant à la comédienne belge, elle parle « d’une expérience marquante» pour elle et d’un film qui traite «d’un tabou ultime dans l’Eglise. Du procès fait à une femme à cause de son homosexualité ».