Anvers, capitale mondiale des start-ups

13/12/2015

Anvers a remporté le prestigieux Global Startup Nations Award, pour sa politique en matière de start-ups. C'est la première fois que le Global Entrepreneurship Network (GEN) décerne ce prix à une ville plutôt qu'à un pays. Les lauréats précédents étaient, notamment, Singapour et le Chili.

Anvers reçoit le prix pour la politique menée par la ville en vue de stimuler les start-ups. Et donc pas parce que la ville aurait le nombre le plus élevé au monde de start-ups connaissant le succès, affirme Karen Boers de Startups.be, qui est membre du GEN. "Le jury avance deux raisons importantes pour mettre Anvers à l'honneur", déclare Boers. "En premier lieu, Anvers investit massivement dans une infrastructure numérique. Mais ce qui est unique, c'est que la ville ne choisit pas un projet unique ni de démarrer elle-même un incubateur. Non, elle se profile plus comme un chef d'orchestre, qui rassemble les différentes parties et les aligne l'une sur l'autre. Cela peut paraître étrange, mais de nombreuses villes font les choses différemment et choisissent un seul projet. Ce que fait Anvers constitue une esquisse pour les autres villes. J'ai entretemps vu quasiment le reste de l'Europe et je peux affirmer qu'Anvers effectue un travail de pionnier."

Le bourgmestre d'Anvers, Bart De Wever, et l'échevin des affaires économiques, Philip Heylen, sont bien entendu satisfaits d'avoir remporté le prix. "Le secteur créatif d'Anvers compte déjà plus de 10.000 personnes", révèle Heylen. "Pour de nombreux entrepreneurs, la ville est suffisamment petite pour tester leurs produits et services, mais également suffisamment grande pour retirer des données pertinentes de cet exercice." Heylen estime que la politique d'acquisition d'Anvers, 'buy from startups', a joué un rôle crucial dans l'obtention du prix. Le programme 'buy from startups' permet aux nouvelles entreprises sans produits ou services officiels de participer aux adjudications des pouvoirs publics. Cette année déjà, la ville a placé pour 1 million d'euros de commandes auprès de start-ups.

Selon Heylen, cette politique d'acquisition est unique. "Nous développons très rapidement un écosystème pour les start-ups, au sein duquel les pouvoirs publics, le secteur privé et l'enseignement unissent leurs forces. Si vous circulez à San Francisco, le paradis des start-ups, vous remarquez à peine des produits ou services d'entreprises débutantes. Nous placerons bientôt à Anvers de nouveaux panneaux de stationnement développés par une start-up".

Ce n'est pas une question de nombres, mais tout de même : Anvers compte près de deux cents start-ups, le nombre le plus important dans notre pays, après Bruxelles. Un grand nombre d'entre elles sont établies dans la Boerentoren, en plein centre-ville. Des start-ups se sont actuellement installées dans 16 des 26 étages de la tour. Une initiative qui a débuté il y a deux ans, sous l'égide de la KBC, qui a fondé startit@kbc, en collaboration avec l'Université d'Anvers, iMinds, Cronos, Flanders DC, Mobile Vikings et Accenture.

"Nous avons commencé avec une petite trentaine de start-ups, aujourd'hui, il y en a plus de nonante. Le 'hype' autour de la Silicon Valley a débarqué ici il y a quelques années et nous en recueillons actuellement les fruits", déclare Lode Uytterschaut de startit@kbc. "La ville fournit clairement des efforts pour donner leur chance aux start-ups. Ils se posent la même question que nous nous posions il y a quelques années : comment pouvons-nous appuyer de jeunes entreprises innovatrices et leur donner plus de visibilité ?"

À cette fin, Anvers dispose - et c'est également unique - d'un responsable start-ups, qui rassemble différentes parties, telles que les universités, les entreprises, les investisseurs et les entrepreneurs. "J'ai ainsi commencé il y a deux ans avec beaucoup d'enthousiasme", confie Evert Bulcke (34). "À cette époque, une dynamique fantastique a vu le jour dans la ville, sur laquelle nous pouvons surfer. Nous sommes actifs dans différents projets, ce que le jury du GEN a sans doute également remarqué. Nous nous adressons, par exemple, aux étudiants, que nous familiarisons avec l'entrepreneuriat via des ateliers et des sessions d'entraînement. L'année prochaine, nous lançons également le StartUp Village, dans lequel des start-ups qui se sont déjà plus développées, par le fait qu'elles engagent du personnel et réalisent un chiffre d'affaires, seront hébergées pendant trois ans. Elles recevront un toit à deux emplacements, dont l'un au centre-ville." Bulcke insiste également sur l'énorme augmentation de start-ups constatée à Anvers. "Au cours des deux dernières années, nous avons assisté à la création de deux cents start-ups, compte non tenu des incubateurs qui existent aussi. C'est vraiment beaucoup. Beaucoup d'entre elles ne survivent bien sûr pas. Mais si la base est large, vous avez une pyramide solide. C'est un peu notre philosophie."