Des Belges pour router Solar Impulse 2 autour du monde

Le vol autour du monde de Solar Impulse 2 a commencé à Abu Dhabi le 9 mars 2015. Chaque étape dure entre trois et quatre jours. Au total, le vol comprend douze étapes pour une durée globale de 500 heures de vol réparties sur 5 mois.

Le centre de contrôle de la mission de Solar Impulse 2 est basé à Monaco, où une équipe de cinquante personnes composée d'ingénieurs, pilotes, aiguilleurs du ciel et météorologues veillent au bon déroulement des opérations. Le département météo est dirigé par deux Belges : Luc Trullemans et Wim De Troyer. Avant et pendant chaque vol, leur rôle est crucial.

Sur leurs écrans d'ordinateur, Trullemans et De Troyer contrôlent des milliers de données en continu afin de déterminer si le vol est "jouable", et selon quel itinéraire. "Pour que tout soit bien clair pour les autres membres de l'équipe, je présente les principaux paramètres dans un seul tableau", explique Trullemans. "Ce tableau synoptique est simple à comprendre. Il suffit de jeter un œil sur les couleurs pour savoir si les nouvelles sont bonnes ou mauvaises. Nous utilisons du vert, de l'orange et du rouge. Cela dit, trois heures de calculs complexes sont nécessaires pour réaliser ce seul tableau."

Un savant calcul basé sur une pondération de plusieurs facteurs tels que la nébulosité (plus il y a de nuages, moins l'opportunité d'engranger de l'énergie solaire est élevée), la quantité de pluie, le nombre d'heures d'ensoleillement, la vitesse et la direction du vent, et la pression atmosphérique. Trop peu d'ensoleillement est fatal. Car l'avion doit recharger entièrement ses batteries de jour, à 8 500 mètres d'altitude, avant de redescendre - pendant quatre heures de vol plané - à 2 000 mètres pour le vol de nuit. Si tous les indicateurs sont au vert, Trullemans donne le feu vert des préparatifs pour un départ dans un délai de 24 heures. Son travail consiste précisément à élaborer l'itinéraire de vol idéal, en tenant compte de l'altitude et de la vitesse recommandées.

Trullemans est une référence dans ce petit monde. L'ancien météorologue peut se prévaloir de beaucoup d'expérience dans les grandes aventures aéronautiques. Par exemple, il était conseiller dans le cadre des voyages en ballon à succès autour du monde du Suisse Bertrand Piccard en 1999 et ceux de l'Américain Steve Fossett en 2002. Raymond Clerc, directeur du centre de contrôle de la mission (Mission Control Center), est béat d'admiration devant la précision du travail du météorologue Trullemans. "L'année dernière, il avait prévu, dans le cadre d'un vol d'essai planifié, qu'un vent fort se lèverait à 18 heures et qu'il empêcherait le vol. En réalité, la première forte rafale est tombée à 17 h 58. (Rires de bon cœur) Luc s'était donc tout même trompé de 2 minutes..."

Les deux météorologues ne sont pas les seuls Belges à soutenir Solar Impulse. La multinationale belge Solvay compte également parmi les partenaires de Solar Impulse 2. Et elle en est fière. Depuis que Solvay est devenue partenaire du projet Solar Impulse en 2004, ses équipes de recherche et d'innovation sont essentielles dans l'optimisation à la baisse du poids de l'avion grâce aux connaissances professionnelles uniques dont Solvay peut se prévaloir dans les matériaux ultrarésistants, ultralégers et l'optimisation du stockage de l'énergie des batteries, ce qui permet également à l'avion de voler de nuit. Solvay fournit 15 produits utilisés dans plus de 6 000 pièces de l'avion. Pierre Clamadieu, CEO de Solvay : "Solvay, en tant que premier partenaire historique de Solar Impulse, est encore plus fière de ce que, par le rachat récent de Cytec, plus de la moitié de la structure de l'avion soit composée de matériaux Solvay. Une fois de plus, le "labo volant" de Solvay montrera quelle contribution l'entreprise a apportée, en rendant possible l'impossible, grâce à des solutions innovantes relevant du domaine de l'énergie propre et de la réduction des émissions de CO2."