Saviez-vous que Colette avait plus d’un lien avec la Belgique ?

Le 9 mars 1935, Colette (1873-1954) est élue à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique en qua­lité de membre étranger pour occuper le fauteuil d'Anna de Noailles. Mais outre cette distinction et son lien d’amitié avec la reine Elisabeth, l’écrivaine en avait encore bien d’autres avec notre pays.

Son grand-père maternel, Henri Landoy, vétéran de Waterloo va se rendre à Bruxelles pour fuir ses créan­ciers. Il devient chocolatier ?et y demeure jusqu’en 1854. Sa mère, qui avait vécu de longues années dans notre capitale entretenait sa fille des charmes de cette ville où elle avait grandi dans la «chocolaterie» paternelle de la rue Neuve. Ces souvenirs se trouveront un jour magnifiés dans La Maison de Claudine.

Quant à ses deux oncles, le premier, Eugène exerça l'essentiel de son activité de chroniqueur, éditeur, et critique d'art à Bruxelles, où il signait sous le nom de Bertram et le second oncle, Paul, fut rédacteur à  l'indépendance belge de 1857 à 1885, ensuite, il assuma jusqu'à sa mort, en 1891, la direction du Kursaal d'Ostende, le grand casino de la ville balnéaire.

Mais la romancière avait également une connaissance personnelle de nos régions. Elle avait fait de fréquents sé­jours, à Bruxelles surtout, mais aussi à Liège et à Gand. D’abord comme actrice de théâtre, notamment lorsqu’elle interprétait le rôle principal dans Pan, la pièce du poète et écrivain symboliste belge, Charles Van Lerberghe. Par la suite elle s’est encore fréquemment rendue en Belgique comme conférencière.

Journaliste au Matin, à Paris, elle y publie ses premières cri­tiques de théâtre et puis en assure la di­rection littéraire. C’est Colette qui donnera sa chance au jeune Simenon qui publiera soixante-neuf nouvelles dans Le Matin. Elle a souvent déclaré qu'elle se sentait chez elle à Bruxelles. Mais c'est près de Houyet qu'elle se retire, en 1928, pen­dant les mois d'hiver, pour terminer La seconde. Elle y réside au « Château d'Ardenne », un palace entouré de bois et dominant le Val de Lesse.