Panamarenko : l’homme-orchestre, à la fois artiste et technicien
Le 5 février 1940, Henri Van Herwegen est né à Wilrijk. Ce petit garçon deviendra une personnalité polyvalente : artiste, inventeur, technicien, ingénieur, physicien, mathématicien, philosophe et visionnaire. Tout le monde le connaît mieux sous son pseudonyme : Panamarenko.
Panamarenko a été bricolé. Selon certaines sources, ce nom le définit comme un passionné de tout ce qui touche à l'espace, au mouvement, au vol, à l'énergie et à la gravité. Il fait référence à la compagnie aérienne Pan American Airlines & Company qui défend le désir d'étendre littéralement ses ailes vers le ciel et de laisser la terre derrière elle. Et, selon d’autres sources, il a entendu à la radio le nom d'un ancien homme politique soviétique : Panteleimon Ponomarenko et s’en est inspiré.
De 1955 à 1960, Panamarenko étudie à l'Académie royale des Beaux-Arts d'Anvers. En même temps, il commence à s’intéresser aux sciences naturelles, dans la bibliothèque scientifique de la ville. Sa formation et son auto-apprentissage ont rapidement abouti à des maquettes imaginaires sensationnelles d'une étrange beauté ludique, une combinaison d'expérimentations artistiques et technologiques.
Qui ne tombe pas sous le charme de ses avions flottants de forme surprenante, ailés et motorisés ; ses hélicoptères à pédales ; ses zeppelins ; ses pilotes portant des sacs à dos ; ses hydravions et engins spatiaux ; ses bateaux volants ; ses robots mécaniques, etc ? Son célèbre « Aeromodeller » de 1971 et le premier « Archaeopterix » de 1990, un poulet intelligent volant, montrent que cet individu n'appartient à aucun style ou mouvement de l'art contemporain. Ses œuvres sont si uniques et innovantes. Ses créations peuvent-elles vraiment voler ? La question est posée plus d'une fois, mais elle n’a jamais trouvé de réponse. Et c’est bien comme cela. Cette réflexion reste une partie du mystère et de l'attraction.
En 2002, Panamarenko a fait don à la Communauté flamande de la maison avec atelier, ainsi que son contenu, située à la Biekorfstraat, dans l'ancien quartier populaire anversois de Seefhoek. Il s’agit du lieu où il avait vécu et travaillé pendant plus de 30 ans. C’est le Musée d'Art Contemporain d'Anvers (MuHKA) qui la gère. En plus de tous les objets authentiques, de la décoration, du mobilier, des vêtements et des œuvres d'art, la piste d’atterrissage d'hélicoptère, qui a été installée sur le toit en 2011, mérite également le détour.
Avec ses constructions poétiques, Panamarenko s'est fait un nom en tant qu’artiste, en Belgique et à l'étranger, depuis 40 ans. D'Anvers, il a survolé Bruxelles, Gand, Knokke, Londres, Bâle, New York, Salzbourg, Istanbul... jusqu'à ce qu'il décide en 2005, par un simple fax, de terminer sa carrière artistique dans un style qui lui est propre : concis, mais très dérangeant : « Nous sommes en 2005 et j'ai 65 ans. Je vais arrêter toute activité. Meilleures salutations, Panamarenko. » Personne n'a jamais pu le soupçonner d'avoir un grand appétit médiatique.