Julos Beaucarne, troubadour, poète et philosophe
Né à Bruxelles le 27 juin 1936, mais ayant passé son enfance en Wallonie, il nous régale depuis près de 60 ans de carrière au travers des 500 chansons qu’il a écrites et d’une bonne trentaine d’albums, tantôt en français tantôt en wallon. Mais il n’est pas que chanteur, l’homme présente de multiples facettes artistiques et humaines. Artiste complet, il est à la fois chanteur, compositeur, acteur, poète et écrivain. Son sens de l'humour typiquement belge, plein d'autodérision, le rend particulièrement attachant. Il se définit lui-même comme un anarchiste jusque dans la moelle de ses os.
Depuis le début des années ’60 : l’optimisme, l’amour, la nature et « son petit pays », sont assurément les thèmes récurrents qu’il développera dans son œuvre. Il compose aussi des textes traversés par un air de liberté, un surréalisme ludique, une sensibilité de rêveur éveillé. Son sens de l'humour typiquement belge, plein d'autodérision, le rend particulièrement attachant. En 1970, Julos Beaucarne élit domicile à Tourinnes-la-Grosse (Beauvechain), village du Brabant wallon. Son épouse, Louise-Hélène France, dite Loulou, y trouve la mort, le 2 février 1975, assassinée de neuf coups de poignard par un déséquilibré à qui le couple avait offert l'hospitalité, le laissant seul avec Christophe et Boris, leurs deux enfants.
Au-delà de La p’tite gayole (1981) et des pullovers aux couleurs de l’arc-en-ciel, Beaucarne est un amoureux de la langue, avec laquelle il jongle aussi bien en français qu’en wallon. Il ne se contente cependant pas de l’espace francophone, avec ses chansons, il parcourt le monde; de l’Europe à l’Amérique Latine, de l’Inde à la Chine, de la Thaïlande aux pays d’Afrique.
Au-delà d’une certaine légèreté ludique et insouciante apparente, Beaucarne a aussi conquis un public fidèle qui se laisse séduire par sa poésie ou accepte de réfléchir avec lui sur certains de ses textes sérieux. Précurseur de l’écologie, dont il est le défenseur; dès 1979, il annonce que « La révolution passera par le vélo, camarade ». Il se berce aussi des valeurs de tolérance et d’ouverture dont toute son œuvre est porteuse : «Ton christ est juif, ta pizza est italienne, ton café est brésilien, ta voiture est japonaise, ton écriture est latine, tes vacances sont turques, tes chiffres sont arabes et … tu reproches à ton voisin d'être un étranger… ». La profondeur de sa pensée étonne et ravit « Le bonheur, n’est-ce pas marcher inlassablement vers soi-même? » dit Julos qui nous invite depuis plus de 60 ans Julos à réaliser nos propres rêves.