Une découverte sur la planète Vénus
Des chercheurs belges découvrent un phénomène inattendu sur Vénus remettant en question nos connaissances sur l’histoire de l’eau de cette planète et son habitabilité possible.
Bien que surnommée la jumelle de la Terre en raison de sa taille similaire, Vénus présente aujourd'hui des conditions de surface très différentes de celles de notre planète, avec une pression de surface près de 100 fois plus élevée et des températures avoisinant les 460°C. Vénus est entièrement recouverte d'épais nuages d'acide sulfurique et de gouttelettes d'eau situés entre 45 et 65 km d’altitude. En outre, son atmosphère est plus de 100 000 fois plus sèche que celle de la Terre, et la majeure partie de l'eau se trouve en dessous et à l'intérieur de ces couches nuageuses.
Grâce aux observations réalisées par l'instrument SOIR (Solar Occultation in the Infrared) à bord de la sonde spatiale Venus Express de l'Agence spatiale européenne (ESA), les chercheurs de l’Institut royal d'Aéronomie Spatiale de Belgique ont mis en évidence une augmentation inattendue de l'abondance de deux variantes de molécules d'eau - H2O et HDO - ainsi que de leur rapport HDO/H2O, dans la mésosphère de Vénus.
Cette étude met donc en évidence deux points importants. Premièrement, une compréhension approfondie des variations avec l’altitude est essentielle pour localiser les réservoirs de deutérium et d'hydrogène dans l'atmosphère de Vénus, ce qui permettra de mieux comprendre l'histoire de l'eau sur la planète. Deuxièmement, une augmentation du rapport isotopique HDO/H2O a un impact sur les taux d'échappement dans l’espace de l'hydrogène et du deutérium.
Cette découverte permet une meilleure compréhension de l’évolution de la planète Vénus et donc de mieux appréhender sa potentielle habitabilité passée.