L'implantation d'un bras artificiel intelligent par l'Hôpital universitaire de Gand est une première mondiale
Les chirurgiens de l'Hôpital universitaire de Gand ont créé un bras artificiel unique commandable comme un bras normal par le cerveau. Le traitement combine deux techniques innovantes issues de la chirurgie orthopédique et de la médecine de rééducation, ce qui le rend unique. Le bras artificiel est fixé par implant dans l'os de la partie supérieure du bras, et les nerfs restants reliés aux muscles. D'autres cliniques proposent déjà ces techniques séparément, mais le CHU de Gand est le premier à les combiner. Les avantages pour le patient sont substantiels. La liaison est stable, offre plus de liberté de mouvement et un confort accru.
Le jeune Gantois Samy Meziani a perdu son bras droit lors d'un accident il y a deux ans. Les chirurgiens ont implanté dans l'os de la partie supérieure de son bras, une barre métallique sur laquelle ils ont fixé la prothèse. "Grâce à cette technique, la prothèse est plus stable et plus souple"; explique Sybille Geers, médecin spécialiste en rééducation. "Le patient n'a pas besoin d'aide pour l'allumer ni l'éteindre."
Les chirurgiens ont ensuite relié les nerfs du bras au muscle pectoral de Monsieur Meziani. Maintenant que les nerfs se sont solidarisés, Samy Meziani utilise son cerveau pour activer les muscles. Les électrodes dans la peau captent les influx musculaires, ce qui permet au patient de commander les muscles concernés en se concentrant. Après huit mois d'entraînement, Meziani est maintenant en mesure de commander sa prothèse assez intuitivement en songeant simplement au mouvement qu'il souhaite effectuer. "Lorsque j'ai pu saisir un verre grâce à ma prothèse, j'en ai pleuré de joie", a-t-il confié. Meziani peut également utiliser chacun des doigts de sa prothèse manuelle séparément, tourner son poignet et plier le coude.
Wim Vanhove, le chirurgien orthopédiste traitant, explique : "La combinaison de l'intégration osseuse et le rétablissement des terminaisons nerveuses permet aux patients amputés d'un bras, par exemple, de bénéficier d'une prothèse stable et commandable. Le patient n'est pas seulement en mesure d'ouvrir et de fermer la main, il peut également plier le coude et tourner le poignet simultanément. Par le rétablissement des terminaisons nerveuses, le risque de douleurs neurogènes et fantômes diminue. Le succès de cette intervention ouvre la voie à de nouvelles évolutions apportant au patient encore plus de confort et de liberté de mouvement. Les possibilités évoluent très vite, mais un complément d'étude reste nécessaire."