Le chicon, un fleuron belge sauvé des eaux par la KU Leuven

04/09/2018

Jusque dans les années 70, le chicon se cultivait en pleine terre, le plus souvent à genoux. Aujourd'hui, il est devenu hydroponique, ce qui le rend nettement plus facile à cultiver. Malheureusement, cela a aussi pour conséquence de voir des centaines de variétés de chicorée tomber ainsi dans l’oubli. Mais ce serait sans compter sur la KU Leuven qui s’attèle à préserver ce patrimoine culturel.

« Il est minuit moins cinq  pour la préservation de la chicorée dans sa diversité », insiste le Professeur Bram Van de Poel de la KU Leuven. Grâce au financement de la province du Brabant flamand, ce dernier vient  en effet de constituer au sein de son université, une banque de semences, avec l’espoir de réunir au moins 200 variétés pour la pleine terre et plus de 1.000 pour l'hydroculture.

Avec son équipe, il compte également arpenter la campagne flamande avec comme mission de fouiner dans les granges et greniers d’anciens « chiconniers » et y dénicher de précieuses graines de chicon oubliées depuis des décennies dans de vieilles boîtes à biscuits ou dans du simple papier journal. « La bibliothèque de la chicorée est un projet merveilleux. Il fait appel à notre fierté nationale. Nous voulons préserver la richesse de la chicorée belge » s’enthousiasme le Professeur Van de Poel.

Cette bibliothèque a également des objectifs scientifiques et économiques. Car en cartographiant les propriétés des plantes et leur génome, l’on permet l’étude de la diversité génétique de la chicorée. Ce sont là des connaissances indispensables à la recherche de solutions aux maladies de ce légume et à la diminution des pertes de rendement. « L'ADN des anciennes variétés de chicorée peut aider » confirme le Professeur. « Nous recherchons autant de graines de chicorée que possible. Avez-vous un sac quelque part? Connaissez-vous des cultivateurs de chicons à la retraite? » nous lance-t-il plein d’espoir.