La Belgique prend l'initiative dans la lutte contre le cancer du sein

13/08/2015

Des chercheurs de l'Université libre de Bruxelles (ULB) ont découvert les cellules responsables du cancer du sein, ce qui permet un dépistage précoce de celui-ci. Cette découverte permet de comprendre le programme génétique de la cellule d'origine jusqu'à la tumeur qui se dissémine. Cette avancée donne l'espoir d'empêcher le développement du cancer à l'avenir. Les collègues de l'Institut flamand de Biotechnologie (VIB) et de la KU Leuven ont en outre découvert une nouvelle méthode veillant à ce que le cancer du sein ait moins de chances de se disséminer.

Après huit années de recherche, le professeur Cédric Blanpain (ULB) et son équipe ont découvert la clé du cancer du sein très agressif. Leur principale découverte est que des tumeurs très différentes apparaissent, en fonction de la nature de la cellule dans laquelle elles se nichent. C'est dans les glandes mammaires que les tumeurs les plus agressives apparaissent. « Sur la base de ces informations, nous pouvons répartir en sous-catégories des tumeurs qui semblent pour l'instant assez semblables. Les tumeurs, qui semblent identiques, se comportent visiblement de manières très différentes. Cela signifie qu'elles doivent aussi être abordées différemment. Plus vite nous décelons dans quel type de cellule le cancer du sein apparaît, mieux nous pouvons comprendre comment les cellules cancéreuses vont se développer. Nous pouvons ainsi traiter les patients de manière plus ciblée et sur mesure », explique M. Blanpain.

Les chercheurs espèrent à l'avenir pouvoir déceler l'apparition naissante des cellules cancéreuses via un simple test sanguin. Le prestigieux journal scientifique Nature a publié la découverte de l'équipe de M. Blanpain.

Plus ou moins au même moment, des chercheurs de l'Institut flamand de Biotechnologie (VIB) et de la KU Leuven (KUL) ont découvert un nouveau moyen de combattre le cancer du sein. Grâce au blocage génétique de PHD2, une protéine qui détecte la teneur en oxygène et la régule, le cancer se propage beaucoup moins. Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives pour l'approche de la maladie. « Lorsque l'on diagnostique un cancer du sein chez des patients, il est souvent déjà en train de se propager. C'est là que se situe le véritable problème, car 95% des patients cancéreux en meurent. C'est contre cette propagation que très peu de thérapies sont développées », explique le professeur Peter Carmeliet (VIB/KUL).

L'aspect innovant des recherches de M. Carmeliet est que le traitement vise les cellules de soutien, et non les cellules cancéreuses. « Une cellule cancéreuse est génétiquement très instable. Si on la soumet à une chimio, la cellule cancéreuse va adapter son matériel génétique de telle manière qu'elle deviendra résistante et recommencera à grandir. Ce n'est pas le cas des cellules de soutien. Ce sont des cellules saines. Elles sont activées, mais ne peuvent pas subir de mutations ADN. Vous pouvez mieux les attaquer, car elles n'ont aucune échappatoire. »

En Belgique, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme; environ une femme sur huit y est confrontée. Le traitement se solde par une rémission dans 76% des cas. Le cancer du sein est en Belgique la première cause de mortalité chez les femmes de moins de 65 ans. Les deux études permettent donc d'espérer une amélioration de ces chiffres à l'avenir.