Examen post-mortem du fœtus facilité par l'angiographie

04/08/2022

Première belge à l'hôpital universitaire Saint-Luc de l'UCLouvain. En injectant un produit de contraste spécifique absorbant la graisse, elle peut fournir une image extrêmement détaillée et fidèle du système vasculaire d'un fœtus mort in utero, après une fausse couche ou à la suite d'un avortement. Cela évite aux parents une douloureuse autopsie classique.

L'imagerie médicale par angiographie, c'est-à-dire la cartographie des vaisseaux sanguins à l'aide d'un produit de contraste, est utilisée depuis des années chez les adultes pour détecter des anomalies ou des lésions. Mais une fois que la mort s'est installée, il faut un fluide qui se mélange à l'huile pour pouvoir encore obtenir des résultats. Saint Luc a maintenant réussi à utiliser cette technique d’imagerie sur des fœtus, ce qui constitue une avancée remarquable. Les fœtus sont très petits et une dissection précise est parfois impossible. En outre, la macération dans l'utérus et certaines modifications après la mort rendent l'analyse des tissus beaucoup plus difficile. Grâce à cette forme spécifique d'angiographie, de nombreuses questions concernant la cause et les circonstances du décès peuvent être éclaircies sans avoir à disséquer le fœtus.

Cette technique présente de nombreux avantages. L'injection se fait par le cordon ombilical et est donc moins invasive que par une incision au niveau fémoral ; les parents disposent d'informations précieuses sur la cause du décès du fœtus ; ils donnent leur consentement plus facilement que pour une autopsie traditionnelle et toutes les données radiologiques sont conservées.