Découverte d’une nouvelle population de neurone
Des chercheurs belges mettent en lumière une population de neurones jouant un rôle important dans le développement de troubles psychiatriques et moteurs.
En collaboration avec une équipe du Douglas Institute de McGill University de Montréal, des chercheurs et chercheuses du Neurophy Lab de l'ULB Neuroscience Institute - Faculté de Médecine ont identifié une nouvelle population de neurones, jusqu'ici peu connus, jouant un rôle clé dans le contrôle moteur du cerveau. Il s'agit de la partie intérieure du cerveau qui régule notamment la motricité, la motivation et les impulsions, une zone cérébrale essentielle voire la plus importante dans la prise de décision, et qui tient en outre un rôle clé dans les phénomènes d'addiction.
"Ces neurones dopaminergiques agissent principalement sur deux populations de neurones du striatum, qui expriment chacune un type de récepteurs à la dopamine : soit les récepteurs D1, qui activent les neurones, soit les récepteurs D2, qui les inhibent, complètent Alban de Kerchove d'Exaerde, Patricia Bonnavion et Christophe Varin, les scientifiques du Neurophy Lab. Ces deux populations forment deux voies distinctes, prédites pour faciliter ou inhiber la motricité, tout en fonctionnant de concert".
Une autre population de neurones existe, moins abondante et possédant les deux types de récepteurs à la dopamine (D1 et D2). Son rôle et sa fonction, qui demeuraient jusque-là inconnus, viennent d'être mis en lumière par les scientifiques.
Dans une étude publiée dans Nature Neuroscience, les équipes belges et canadiennes ont utilisé des outils génétiques innovants chez la souris pour cibler spécifiquement cette autre population de neurones et en comprendre les fonctions et rôles dans la physiologie du cerveau et le contrôle moteur. Comme expliqué dans l'article, "ces résultats mettent en lumière un nouvel acteur majeur dans la physiologie et l'organisation fonctionnelle du striatum. Son dérèglement pourrait constituer un risque insoupçonné de susceptibilité à certains troubles psychiatriques impliquant des altérations du striatum (addiction, autisme, schizophrénie, TDAH, troubles obsessionnels compulsifs…), et pourrait également exercer une influence majeure dans la symptomatologie de la maladie de Parkinson".
Cette découverte ouvre donc la porte à de nouvelles voies thérapeutiques.