Du temps de Bruegel, Anvers était le centre mondial de l’image imprimée. Jusqu’au 23 juin, BOZAR fait découvrir de superbes œuvres « noir et blanc » du XVIe siècle, époque à laquelle des millions de gravures ont été imprimées pour toute l’Europe et au-delà.
On peut y découvrir des dizaines d’artistes du XVIe siècle, souvent contemporains de Bruegel. Certains sont célèbres tel Albrecht Dürer dont le célèbre rhinocéros a été une des gravures les plus souvent réimprimées à la Renaissance.
Mais c’est Bruegel surtout qui est mis à l’honneur. Car après son grand tour en Italie, l’artiste a résidé à Anvers de 1555 à 1563 et y a réalisé de nombreux dessins pour des estampes diffusées par l’éditeur Hieronymus Cock.
L’énorme succès des gravures au milieu du XVIe siècle s’expliquait par différents facteurs: les images circulaient alors difficilement, les grandes peintures ne voyageaient pas. Les gravures étaient alors une manière pour les artistes de faire connaître leurs œuvres. Ils étaient aussi plus libres de créer selon leur fantaisie sur ces petits formats que pour de grands tableaux de commande. Les lettrés, les architectes, les princes pouvaient eux, ainsi, apprendre ce qui se faisait de mieux à l’époque.
On peut même affirmer que les idées de la Renaissance se propagèrent par les gravures. Le public cultivé voulait voir les merveilles de l’Antiquité, les vues de Rome et les œuvres des grands peintres italiens (Raphaël, Michel-Ange, Bronzino). Les riches voulaient avoir aussi une idée des éléments décoratifs à la mode.