Simon Stevin, originaire de Bruges, était un homme aux multiples talents. Si on le décrit généralement comme mathématicien, son influence s'étendait bien au-delà. Mais qui est-il vraiment ?
Né en 1548 dans ce qu'on appelait alors les Pays-Bas bourguignons, on sait très peu de choses sur l'enfance du mathématicien. Très jeune, il a travaillé comme comptable et caissier à Anvers pendant un certain temps, après quoi il est retourné à Bruges pour servir l'administration appelée Brugse Vrije, mais il a de nouveau quitté la ville en mars 1571. Stevin voyage alors en Pologne, en Prusse, en Suède et en Norvège, où il trouve l'inspiration pour améliorer les voies navigables et les ports, avant de retourner chez son ancien employeur en 1577.
Stevin quitte à nouveau Bruges en 1581 et s'installe plus au nord, à Leyde. Il s'inscrit à l'université de la ville deux ans plus tard, à l'âge avancé de 35 ans. C'est également peu après l'arrivée de Simon Stevin à Leyde que son œuvre commence à être publiée.
Le premier livre, publié en 1582, concerne l'arithmétique commerciale et est suivi d'un livre sur la géométrie. Les ouvrages suivants abordent des sujets tels que les fractions décimales (bien qu'il ne les ait pas inventées et que le système utilisé aujourd'hui ne soit pas le sien, on attribue à Stevin l'introduction des décimales en Europe), l'algèbre, l'hydrostatique, la recherche de position, la théorie de Copernic, la théorie musicale et... le chant.
Parmi ses ouvrages les plus remarquables, citons De Beginselen der Weeghconst et De Beghinselen des Waterwichts, tous deux publiés en 1586, respectivement sur le pesage et sur l'hydrostatique. Il s'est intéressé à la mécanique après avoir découvert les travaux d'Archimède. Dans ce domaine également, il a prouvé ses connaissances en découvrant que des objets de masse différente tombent à la même vitesse, et cela six ans avant Galilée.
Même la langue néerlandaise était une musique aux oreilles de Stevin : il a traduit de nombreux termes mathématiques en néerlandais. Nombre de ces termes, comme ceux de mathématiques (wiskunde), de soustraction (aftrekken) et de diamètre (middellijn), sont encore utilisés aujourd'hui, même si certains de ses néologismes ont évolué depuis son époque.
Même si Simon Stevin a rédigé une multitude de publications, il convient également de noter que Stevin s'est fait un ami très en vue pendant ses études à Leyde ; il s'est associé à Maurice de Nassau, Prince d’Orange et est devenu son principal conseiller et tuteur lorsqu'il a pris ses fonctions.
Stevin fait preuve d'un grand génie militaire, inventant un moyen de retenir des ennemis en ouvrant des écluses pour inonder les terres. Il devient intendant général des armées en 1593 et, au tournant du siècle, fonde une école de génie militaire liée à l'université de Leyde.
Si Simon Stevin a certainement marqué de son empreinte de nombreux domaines de la vie, la sienne est entourée de mystère, au point que personne ne connaît la date de son décès, ni même s'il est décédé à La Haye ou à Leyde, aux Pays-Bas.
Les travaux de Simon Stevin sont souvent restés dans l’ombre de ses contemporains comme Galilée et Johannes Kepler.
Photo: © Wikimedia Commons