Figure emblématique de la documentation, Paul Otlet continue de fasciner. Novateur, il a accompli une œuvre originale dans des domaines diversifiés : la photographie, la schématique, l’encyclopédie ou encore la muséographie. Il anticipe avant la seconde guerre mondiale l’arrivée d’Internet, et avec son ami Henri La Fontaine, il pose les bases du Mundaneum, une sorte de Google de papier à vocation pacifiste. Utopiste, il travaille à construire une société idéale et conçoit avec l’aide de Le Corbusier un projet de Cité mondiale.
Né en 1868, Paul Otlet est à la fois auteur, entrepreneur, juriste et militant socialiste et pacifiste. Véritable visionnaire, il a pour ambition de permettre aux hommes de mieux se connaître, de ne plus avoir peur les uns des autres et de vivre en paix.
Surtout connu pour ses travaux en matière de bibliographie, il souhaite établir un réseau et une coopération internationale entre les bibliothèques et les bibliothécaires. Il crée avec Henri La Fontaine l’Office International de bibliographie et met en place un répertoire bibliographique universel (RBU), qui rassemble tous les ouvrages publiés dans le monde, quel que soit le sujet de l’époque. Avec son ami Henri La Fontaine, il crée également en 1905 le système de classification décimale universelle (CDU) ainsi que le standard de 125 x 75 mm des fiches bibliographiques, toujours en vigueur dans les bibliothèques du monde entier.
Durant l’entre-deux-guerres, il envisage le projet de construire une Cité mondiale en collaboration avec Le Corbusier, dont l’objectif est de réunir les peuples par une civilisation universelle, considérée comme un « pont mondial ». Il rejoint par-là les projets d’encyclopédie universelle élaborés à la même époque par Wells dans World Brain et par le philosophe et sociologue Otto Neurath.
Il est également l’instigateur du Palais-Mondial-Mundaneum de Bruxelles (http://www.mundaneum.org/), situé dans l’aile sud du Cinquantenaire, et qui regroupe ses nombreuses réalisations (musée de la Presse, musée du Livre, Archives encyclopédiques internationales, RBU) afin d’intégrer tous les savoirs du monde. A son apogée, le Mundaneum ira jusqu’à rassembler 16 millions de fiches, indexant tous les sujets les plus divers; ce qui explique que certains l’ont intitulé le « Google de papier ».