Sommes-nous seuls dans l’Univers ? C’est la question à laquelle l’astronome et astrophysicien émérite Michaël Gillon consacre sa carrière. De découvertes en découvertes, le chasseur d’exoplanètes ouvre une nouvelle voie pour l’astronomie.
Michaël Gillon est né en 1974 à Liège. Bien que fasciné très tôt par les étoiles et l’Univers, sa carrière commence par sept années au service de l’armée belge. Suite à des soucis de santé, il met fin à sa carrière militaire, il trouve refuge dans la lecture d’ouvrages scientifiques. Toujours animé par la même question – sommes-nous seuls dans l’Univers ? – il retrouve les bancs de l’université à 24 ans et entame des études en biologie à l’ULiège. Il ressort de l’université titulaire d’un master en biochimie et d’un doctorat en astrophysique et s’envole pour un séjour postdoctoral à l’Observatoire de l’université de Genève. En Suisse, il rejoint l’équipe de Michel Mayor et Didier Queloz, tous deux récompensés par un prix Nobel (2019) pour la découverte de la première exoplanète en orbite autour d’une étoile, à laquelle Gillon a participé.
Trois ans plus tard, il fait son retour à l’université de Liège où il poursuit ses travaux de détection d’exoplanètes, ces planètes se situant hors du système solaire. En 2017, à la tête du projet TRAPPIST, il est le premier à détecter un système multi-planétaire. La découverte est rendue possible grâce à des télescopes, dont le télescope liégeois TRAPPIST-Sud (Chili). Le projet couronné de succès aboutira à de nombreuses publications ainsi qu’à la détection d’une trentaine d’exoplanètes. L’œuvre du Belge a des conséquences fondamentales pour l’astronomie et sa contribution majeure à l’étude des exoplanètes témoigne de l’importance de la recherche astrophysique belge à l’échelle internationale.
Aujourd’hui maître des recherches FNRS du département AGO de l’ULiège, il poursuit ses travaux de pointe, qui lui ont déjà valu plusieurs récompenses : il est notamment Chevalier du Mérite Wallon et Prix Balzan (Berne). En 2021, il a été récompensé par le Prix Francqui, la plus importante récompense scientifique en Belgique, et par le prix du « Wallon de l’année». L’importance de ses recherches s’étendant au niveau international, il s’est vu décerné une médaille exceptionnelle par la NASA.
A ce jour, son but ultime n’a pas changé : étudier l’atmosphère de planètes potentiellement habitables. Sa quête est loin d’être terminée, les télescopes TRAPPIST et Speculoos continueront à scruter notre ciel à la recherche d’autres systèmes planétaires…
Photo © ULiège-M.Houet