Gerardus Mercator naît le 5 mars 1512 à Rupelmonde, un petit port belge proche d’Anvers. Il étudie la philosophie et la théologie à l’université de Louvain, mais n’ayant pas envie de devenir philosophe, il arrête ses études universitaires. En 1534, Mercator se lance dans l’étude des mathématiques, de l’astronomie et de la géographie auprès du mathématicien Gemma Frisius, qui avait ouvert un atelier dédiée à la cartographie et travaille avec les graveurs Van der Heyden et Bollaert ou Graphius d'Anvers. Tycho Brahe et Kepler loueront la précision des instruments dont il a assumé la fabrication.
En 1537, Mercator produit pour la première fois une œuvre tout seul, une carte de la Terre sainte. Afin de favoriser une “meilleure compréhension des deux Testaments”. À l’époque, les cartes de ce genre sont loin d’être fiables. Certaines comportent moins de 30 noms, et la plupart sont mal placés. Celle de Mercator, pour sa part, en situe plus de 400 ! L’exactitude de cette carte vaut à Mercator l’admiration de nombre de ses contemporains.
C’est en 1538 que Mercator fait paraître sa première carte du monde. Le géographe est à l’origine de la première projection du globe terrestre employée dans les cartes marines. La "projection Mercator" permit ainsi de fournir aux navigateurs une réelle description des contours des terres, ce procédé révolutionna la cartographie. Mercator est considéré comme le fondateur de la géographie mathématique. Il réussit, en 1541, à atteindre l’un de ses objectifs : réaliser un globe terrestre plus précis que ceux qui étaient déjà disponibles. Le cartographe bénéficie de l’estime de Charles Quint qui l’attache à sa maison.
Mercator, ainsi que 42 autres habitants de Louvain, est arrêté, en février 1544, pour avoir écrit des “lettres suspectes”. Il ne sera libéré qu’après sept mois de détention ; par contre, tous ses biens sont confisqués. En 1552, il part s’installer à Duisburg, en Allemagne, où règne une plus grande tolérance religieuse.
En 1590, Mercator est victime d’une attaque cérébrale qui le paralyse du côté gauche et l’empêche de parler, ce qui rend la poursuite de son travail extrêmement difficile. Il s’entête toutefois à vouloir terminer l’œuvre de sa vie et persévère dans le travail jusqu’en 1594 lorsqu’il s’éteint le 2 décembre à l’âge de 82 ans. Ensuite, son fils Rumold termine cinq cartes. La collection complète des cartes de Mercator, intitulée Atlas, paraît en 1595, c’est la première fois que nom est utilisé pour désigner une collection de cartes géographiques. L’Atlas renferme également une étude du premier chapitre de la Genèse. Mercator y défend la Parole de Dieu, dont les philosophes remettent l’authenticité en question. Soulignant l’importance que cette étude revêtait pour lui, il disait : “Ce sera le but de tout mon labeur." Il est inhumé à Duisburg. En 1606, Jodocus Hondius réédite l’Atlas. Cette édition augmentée est imprimée en de nombreuses langues et connaît un franc succès. Aujourd’hui encore, notre vie quotidienne est imprégnée de l’héritage de Mercator : que nous consultions un atlas ou un GPS, nous profitons de ses travaux !
Pour découvrir certaines de ses œuvres on peut se rendre au Mercator Museum de Saint-Nicolas : www.atlasobscura.com/places/mercator-museum.