Louis Paul Boon (°Alost, 1912 - † Erembodegem, 1979) disposait de multiples talents artistiques : en plus d’être auteur de romans, de nouvelles entre autres pornographiques, d’essais, de chroniques, de billets d’humeur et de contes de fées érotiques, il s’est également illustré dans la poésie, le journalisme, la peinture et la sculpture. Une pièce radiophonique figure aussi à son palmarès, tout comme quelques critiques d’art et littéraires.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, L.P. Boon est encore un gamin. Il en garde néanmoins des souvenirs marquants, notamment d'une tentative d'évasion avortée d'un prisonnier de guerre sous ses yeux. Son roman Portrait de jeunesse déchiré (Verscheurd Jeugdportret, 1975) évoque cette période de sa vie. À l'âge de 16 ans, il quitte l'école pour assister son père comme peintre de façades au pistolet. En parallèle, il prend des cours à l'Académie des Beaux-Arts d'Alost.
Il épouse Jeanneke De Wolf en 1936. Un fils, Jo, naîtra de leur union en 1939.
Lors de la mobilisation de septembre 1939, il écrit des lettres à son ami très cher, le peintre Maurice Roggeman, publiées sous le titre de Lettres à Morris (Brieven aan Morris, 1989). Il décrit ses expériences de soldat pendant la Seconde Guerre mondiale dans sa collection de plus de 30 chroniques Ma petite guerre (Mijn Kleine Oorlog, 1947), à contre-courant de la prose d'après‑guerre. La plupart de ces chroniques se composent de récits, mais elles comptent également des lettres, des pamphlets et des manifestes, qui mettent généralement en scène un personnage principal différent. Dans La banlieue gagne (De Voorstad Groeit, 1942), il relate la vie au sein de la toute dernière rue d'une banlieue en construction. Rue oubliée (Vergeten Straat, 1946) marque dans une certaine mesure la suite de ce premier roman officiel, puisqu’il y raconte comment les habitants d'une rue de Bruxelles, fermée pour cause de travaux à la jonction Nord-Midi, tentent de construire une société utopique.
Les écrits de Louis Paul Boon se multiplient dans les années cinquante et septante. Il s’illustre ensuite particulièrement comme peintre et sculpteur dans les années soixante et septante. Dans son chef-d’œuvre et double roman La route de la chapelle (De Kapellekensbaan, 1953) - Été à Ter‑Muren (Zomer te Ter‑Muren, 1956), il associe la critique sociale, des récits revisités de l'épopée animale médiévale Van den Vos Reynaerde et des expériences personnelles. Durant la même période, il publie le roman en trois parties Menuet (1955), l’histoire d’un ouvrier, de sa femme et de leur bonne qui vivent la même réalité de manière différente. Outre Menuet, Boon est également connu pour Pieter Daens (1971), un roman documentaire sur la lutte sociale et politique du prêtre Adolf Daens à la fin du XIXe siècle, adapté au cinéma en 1992 et récompensé par de nombreux prix et nominations belges et internationaux.
Une dizaine de ses livres ont été traduits en français, anglais, allemand, danois, norvégien, suédois, italien, portugais, catalan, polonais, russe et hongrois.
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