Peintre, sculpteur, graveur et photographe, Fernand Khnopff (1858-1921) est un artiste aux talents multiples issu d'une famille cosmopolite. Après une année de droit à l'Université libre de Bruxelles, il suivit de 1876 à 1879, les cours de dessin à l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles aux côtés de James Ensor.
Fernand Khnopff affectionne l’introspection narcissique, le sommeil, l’identité sexuelle, le silence, la solitude, les paysages inquiétants. Au-delà de la réalité, l’artiste cherche à rendre compte de la pluralité des sens. Ses œuvres ont plus un caractère mystérieux, emblématique que réel. L'artiste est le peintre d'un monde étrange, peuplé d'androgynes, de villes fossilisées et de femmes silencieuses. Il ne faut pas non plus oublier les rapports étroits qui l'unissent - comme d'autres artistes symbolistes - aux autres arts et, en particulier, à la littérature.
Deux types de femmes caractérisent son œuvre: la femme-sphinx et la femme ange. Elle apparaît tantôt entourée d'emblèmes, tantôt comme une créature immatérielle, flottant à travers les espaces de la mémoire. Elle marque le repli sur soi et l'abandon au rêve. Le regard des femmes dans ses tableaux est très important. C'est un regard vide, impossible à soutenir qui évoque la mort, un regard placé au-dessus qui évoque un autre monde.
En 1883, il est un des membres fondateurs du groupe bruxellois d'avant-garde « Les Vingt » dont il dessine le monogramme. Influencé par le courant préraphaélite, et plus particulièrement par Edward Burne-Jones, Khnopff participe aux premiers Salons Rose-Croix organisés par Sâr Péladan à partir de 1892. Il crée les frontispices de la plupart des œuvres du mage rosicrucien.
En 1891, il expose en Angleterre et rencontre à Londres les préraphaélites. De plus, il publie des articles de critique et des commentaires sur des artistes et expositions belges, dans la revue "the studio".
Lors de l'exposition de la Sécession viennoise en 1898, Khnopff fait sensation et connaît la notoriété internationale. « Le peintre des paupières closes » influencera à son tour des artistes comme Edvard Munch ou Gustav Klimt.
Malgré sa reconnaissance internationale de son vivant, à l'instar de nombreux artistes symbolistes, Khnoppf va connaître un long purgatoire. Il faut attendre les années 1970 pour qu'il y ait un regain d’intérêt pour son œuvre.
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