L’escavèche de Chimay, un mets culinaire protégé

Plat autrefois à base d’anguille mais au fil des ans préparé avec du brochet, de la truite ou encore d’autres poissons pêchés dans les rivières locales, l’escavèche se déguste froide dans une sauce vinaigrée et gélifiée contenant des oignons. Ce savoir-faire transmis de génération en génération par les Chimaciens se voit à présent protégé avec son entrée au Journal Officiel de l’Union Européenne.

Au sein de la Jurade Princière de Chimay, l’association garante du patrimoine local, l’on se félicite de ce label IGP (Indication Géographique Protégée) car après la bière et le fromage, l’escavèche est bien le troisième produit-phare de la ville. Et cela faisait des années que les trois derniers producteurs locaux se battaient pour une telle reconnaissance. Comme l’explique Françoise Meulemeester, l’une d’eux : « Il y a eu une recherche historique, un travail sur la qualité et la conservation de l’escavèche.  Tout ça a été déterminé dans un cahier des charges pour pouvoir le présenter à la Commission Européenne. »

L’origine de la recette remonte en fait aux XVI e et XVII e siècles, alors que la Belgique était encore sous domination espagnole. L’occupant avait introduit à Chimay ce procédé de conservation du poisson pour alimenter ses troupes stationnées dans toutes les provinces du pays. Et la recette n’a pas changé avec les siècles écoulés, tout comme son conditionnement se présentant toujours dans des pots en grès.

Très rafraîchissant, ce plat se déguste volontiers dès le retour des beaux jours.