Un Belge défendait les valeurs des Nation unies dès 1849 ?

11/02/2021

L’avocat montois Louis Bara  (1821-1857) a été l’un des premiers à tracer la voie d’un droit qui interdit la guerre, une résolution qui est aujourd’hui une des priorités reprises dans la charte des Nations unies et même son but premier.  

Ce qui nous semble évident aujourd’hui ne l’était pas du tout à l’époque, où l’on considérait la guerre comme l’un des moyens parmi d’autres, notamment la diplomatie, de régler les différends entre Etats. Lors du Congrès de la paix de Paris de 1849, notre juriste visionnaire dévoile son mémoire : «La science de la paix», alors que Victor Hugo y défend son rêve des «Etats-Unis d’Europe», deux approches qui devaient paraître à beaucoup comme de pures utopies; mais un siècle et deux horribles conflits mondiaux plus tard ces thèses sont finalement apparues comme des évidences à une majorité d’Etats.  

Sénèque a dit qu’il vaut mieux avoir une vie large que longue, ce qui décrit parfaitement le parcours de Louis Bara, lorsque survient sa mort à l’âge de 36 ans, il défendait déjà depuis des années la mise en place d’une fédération mondiale afin de prévenir et détruire les causes de conflits entre les peuples. Si seulement son appel avait été entendu.

C’est à un historien de l’Université de Bruxelles (VUB) que revient le mérite d’avoir exhumé de l’oubli ce précurseur de la mise hors-la-loi de la guerre, grâce à ses recherches menées dans le cadre d’une thèse doctorale.