Un ancien privilège de pêche flamande reprend du service

31/08/2020

Au milieu du 17e siècle, l’Angleterre est gouvernée par le régime autoritaire d’Olivier Cromwell, qui avait fait décapiter le roi Charles Ier. Ce qui avait incité son fils et prince héritier à l’exil afin de ne pas subir le même sort funeste. Après quelques pérégrinations, c’est en Belgique et notamment à Bruges qu’il trouva refuge, de 1656 à 1659. Revenu au pays et exerçant pleinement les droits monarchiques sous le nom de Charles II, le roi n’allait cependant pas se montrer ingrat envers la cité la cité drapière qui l’avait accueilli durant ces années sombres. Aussi en octobre 1666, à l’occasion du dixième anniversaire de son arrivée dans la ville, il octroya à 50 pêcheurs brugeois le privilège perpétuel de pêche dans les eaux territoriales britanniques. Ce qu’il consigna dans une charte officielle connue en Flandre sous l’appellation : "Privilegie der Visscherie".

Dans le contexte post-brexit, alors que Londres entend fixer chaque année, unilatéralement, les quotas de pêche dans ses eaux, le document, vieux de 354 ans, refait surface. De fait, ce texte n’a jamais été abrogé par aucun parlement. En 2017, Geert Bourgeois, alors ministre-président du gouvernement flamand, avait rappelé à tous l’existence du privilège en exhibant la charte sur les plateaux de la télévision du nord du pays (VRT). En juillet dernier, son successeur, Jan Jambon, n’excluait lui non plus de faire jouer l’ancien privilège pour faire plier Albion, qui jusqu’à présent ne s’est pas fait entendre sur ce point et n’a visiblement pas envie d’engager une partie de bras de fer.