Saviez-vous qu'il existait un lien historique entre la Belgique et l'Antarctique ?

17/11/2016

Depuis plus de cent ans, la Belgique a un intérêt particulier pour l'Antarctique. Tout a commencé avec Adrien de Gerlache de Gomery, qui a mené la première expédition purement scientifique en Antarctique entre 1897 et 1899. Avec son navire, le Belgica, il y a découvert le détroit de Gerlache et de nombreuses îles. L'expédition fut également la première à passer l'hiver sur la banquise de l'Antarctique. Se trouvaient notamment à bord le Norvégien Roald Amundsen et l'Américain Frederick Cook, qui allaient plus tard jouer eux aussi un rôle important dans l'histoire des régions polaires.

Adrien de Gerlache aura donné au total 87 noms à ses découvertes géographiques. C'est ainsi que des membres de sa famille, des personnes célèbres et surtout des villes et provinces ayant financé le plus l'expédition ont été immortalisés. Les quelque 30 000 touristes qui voyagent chaque année dans la péninsule Antarctique ne peuvent dès lors pas éviter la Belgique. Ils naviguent entre autres le long des îles d'Anvers, de Brabant, de Gand et de Liège, et à travers la baie Flandres. L'expédition a également découvert à l'époque le seul insecte qui parvient à survivre toute l'année en Antarctique : la Belgica antarctica.

Entre 1957 et 1958, Gaston de Gerlache, fils d'Adrien, menait quant à lui la deuxième expédition belge en Antarctique. Début 1958, les membres de l'expédition ont construit la première station de recherche scientifique belge à la latitude sud 70°25'33" : la Base Roi-Baudouin. Deux autres expéditions belges ont encore suivi, au cours desquelles les monts Fabiola et Belgica allaient être découverts.

Dans l'intervalle, le 1er décembre 1959, la Belgique faisait partie des douze pays qui signaient en premier le Traité sur l'Antarctique. Le traité interdit toute activité militaire ou essai nucléaire en Antarctique, seules les études scientifiques y sont autorisées. On en profite également pour geler toutes les revendications territoriales. Plus tard, quelques réglementations viendront encore s'ajouter au Traité sur l'Antarctique, dont la plus importante est sans doute le Protocole de Madrid (1991). Celui-ci qualifie l'Antarctique de "réserve naturelle, consacrée à la paix et à la science".

De 1964 à 1967, les scientifiques belges collaborent avec les Pays-Bas, et de 1968 à 1970, avec l'Afrique du Sud. À partir de 1970, la Belgique perd tout intérêt pour l'Antarctique. En 1985, les activités belges reprennent toutefois au Pôle Sud, via le programme scientifique antarctique de la Politique scientifique fédérale (BELSPO). Et depuis 2009, la Belgique dispose à nouveau de sa propre base de recherche en Antarctique. La station Princesse-Elisabeth, construite à l'occasion de l'Année polaire internationale 2007/2008, tourne entièrement à l'énergie renouvelable.