Saviez-vous que notre saint Nicolas est né et a vécu en Turquie ?
En Belgique, au crépuscule du 5 décembre, on dit aux enfants que si les nuages et le ciel sont presque rouges c’est que saint Nicolas cuit ses spéculoos destinés aux enfants sages. Son rôle de protecteur des enfants est lié à une légende concernant l’évêque, du IVe siècle, Nicolas de Myrne, la ville turque actuelle de Demre.
Il aurait ressuscité trois enfants, tués, découpés et mis au saloir par un méchant boucher; lorsque l’évêque déploie trois doigts au-dessus du fût, les enfants se reforment et reprennent vie. Les nombreux miracles qui lui sont attribués lui valent la canonisation. Au Xe siècle, une relique de saint Nicolas a été transportée vers le Duché de Lorraine où une basilique fut érigée en son honneur et il finit par devenir le saint patron de la Lorraine. C'est à ce moment-là que saint Nicolas fait son entrée dans nos légendes et nos traditions avec des différences en fonction des régions (Allemagne, Hollande, Alsace, Belgique).
Traditionnellement, Saint Nicolas est représenté avec les trois enfants et, comme d'autres saints, richement vêtu de brocart scintillant, dentelles, broderies d'argent, bouclé et poudré, tenant une crosse d'or. En Europe du Nord, saint Nicolas n'aurait été que l'ultime avatar d'une figure mythique de tous les temps. Celle d'un être magique et bienfaisant dont le rôle fut longtemps tenu par Wodan. Pendant longtemps, l'Église germanique primitive n'a pas nié l'existence et l'action des dieux ancestraux, mais a combattu ces derniers comme des esprits, prétendument, maléfiques. Donc, pour eux, Wodan gardait toute son influence sur les âmes non baptisées. Son armée était principalement composée d'âmes d'enfants morts. Preuve de sa pérennité, le jour de woensdag, le mercredi en néerlandais, du proto germanique occidental *Wōdanas dag , lui est dédié, ainsi que l’anglais Wednesday, du moyen anglais Wednesdai, lui-même issu du vieil anglais wōdnesdæġ, ce qui signifie le jour de Woden ou encore le dies mercurii (mercredi) par association du dieu Odin (Woden, Wodan) avec Mercure et Hermès.
Dès l'origine, le père Fouettard, qui serait un avatar du méchant boucher de la légende, est associé à saint Nicolas comme le méchant qui distribue des punitions aux enfants désobéissants, alors que son maître offre des douceurs aux enfants sages. Son rôle de croquemitaine s’est étiolé au cours des siècles et de la fin progressive des châtiments corporels, il s’est mué en fidèle serviteur. Sa couleur noire est due à son rôle de ramoneur. Il remplit cet office pour que le saint puisse descendre dans la cheminée et déposer des friandises dans les souliers des enfants méritants, sans salir ses beaux habits. Vivement qu’arrive la matinée du 6 décembre et son empressement auprès de la cheminée!