Saviez-vous que Malines-Bruxelles fut la première ligne de chemin de fer d’Europe continentale ?

09/03/2017

 
Le 5 mai 1835, le tout premier train d’Europe continentale quitta le quai de Bruxelles. Il partit à destination de Malines, situé 22 km plus loin. Le roi Léopold 1er inaugura solennellement la voie mais il ne put monter à bord. Pour des raisons de sécurité.

 
L’indépendance de la Belgique en cause

Lorsqu’en 1830, la Belgique se sépara des Pays-Bas, nos voisins du nord prirent des mesures économiques fermes. Ils bouchèrent les voies navigables qui menaient aux provinces du nord et le port d’Anvers fut même bloqué. Par conséquent, le transport maritime depuis Anvers jusqu’en Allemagne via les voies fluviales néerlandaises fut rendu impossible. Comment la Belgique pouvait-elle devenir un pays industrialisé dans de telles conditions ? En creusant un nouveau canal ou en développant un réseau de voies ferrées, par exemple.

Léopold 1er, le souverain fraichement nommé, avait une préférence pour la deuxième option. Quelques années auparavant, il avait assisté au passage d’un train à vapeur entre Manchester et Liverpool, dans le nord de l’Angleterre, et avait été très impressionné. Le gouvernement belge étudia alors la possibilité de relier Anvers à la région de la Ruhr (Allemagne) en train. Pierre Simons et Gustave De Ridder, deux ingénieurs, furent désignés pour élaborer les plans. En mai 1834, la réalisation d’un réseau ferroviaire fut ordonnée. L’État prit en charge sa construction et son exploitation.

À peine un an plus tard, le 5 mai 1835, la première ligne de chemin de fer d’Europe continentale fut officiellement mise en service. Ce jour-là, les 900 invités voyagèrent à bord d’un convoi comprenant trois trains. Chaque train était tracté par une magnifique nouvelle locomotive à vapeur : La Flèche, Stephenson et L’Éléphant. Le voyage dura 50 minutes depuis la gare de Bruxelles-Allée-Verte en passant par la vallée de la Senne et Vilvorde avant d’atteindre Malines. Les voyageurs prirent place dans les 30 voitures parées des trois couleurs nationales. Il y avait de simples chars-à-bancs non couverts et couverts, mais aussi quelques voitures « diligence » et des berlines pour les invités prestigieux. Un vrai spectacle : Les curieux affluaient en masse. Même les arbres et les toits étaient pris d’assaut. La joie de la foule était presque palpable, comme si le peuple sentait le début d’une ère nouvelle.

 
“Leur lait n’est pas devenu aigre”

Toutefois, la construction ne se déroula pas sans encombre. Le parlement fut le théâtre d’intenses débats et des études se succédèrent rapidement. Les détracteurs affirmaient que de nombreuses personnes se retrouveraient sans emploi, comme les cochers et les bateliers. Le simple peuple craignait que la respiration ne soit bloquée durant le trajet. Les fermiers avaient même peur que leurs œufs n’arrivent en omelettes et que leurs vaches, qui se trouvaient le long des voies, ne produisent un lait aigre, argumentant qu’elles seraient sans cesse effrayées par ce monstre d’acier crachant de la fumée.

Plus tard, le réseau fut développé sur l’axe nord-sud (Anvers vers la France) et sur l’axe ouest-est (Mer du Nord vers l’Allemagne), avec Malines comme point central.

Pour tout savoir à ce sujet : www.trainworld.be/fr