Saviez-vous que les Fêtes gantoises sont le plus grand festival en plein air d’Europe?

12/07/2017

Gand a vécu un âge d’or économique au cours du Moyen Âge, grâce au tissage et à la teinture de la laine anglaise ainsi qu'au droit d’entrepôt que la ville percevait sur le grain français. Mais les guerres de religion du 16e siècles sont venues tout gâcher. L’industrie du drap, de la laine et du lin, a commencé à décliner dans celle qui était alors la plus grande ville d’Europe après Paris. Elle perdit également une grande partie de son réseau de transports et  son passage vers la mer, tandis que sa population diminuait de moitié. Néanmoins les Gantois ne renoncèrent pas à faire la fête comme ils avaient coutume de le faire par le passé. Joyeuses entrées, processions et cortèges créaient des liens entre les habitants. La fin du 18e siècle vit une renaissance économique, qui perdura jusqu’au début du 19e siècle du fait des innovations techniques. Grâce à l’industrialisation du domaine du textile, Gand redevint une importante ville. Sous la domination hollandaise en 1816, la ville reçut sa propre université, et dix ans plus tard, elle redevint une ville portuaire grâce au canal Gand-Terneuse.

Le dimanche, les fabriques de textile étaient vides et les ouvriers se détendaient dans les nombreuses kermesse de quartier et fêtes de voisinage, qui fleurissaient dans la ville. Bientôt l’absentéisme du lundi gagna en importance, un clou dans le cercueil des industriels influents et de la bourgeoisie, qui voulaient mettre un terme à la montée de cette frénésie à festoyer. C’est ce qui poussa les autorités de la ville, en 1843, à remplacer toutes ces kermesses populaires locales par un événement festif prestigieux et annuel de cinq jours : l’embryon des Fêtes gantoises actuelles était né.

Les premières années, les ouvriers durent se contenter d’un bal populaire au Kouter, d’un feu d’artifice au Couture, de quelques jeux traditionnels et de faire la fête au bistro. Par contre, la bourgeoisie voyait ses divertissements de qualité augmenter : une course hippique chic à Saint-Denis-Westrem, et un concert de musique vénitienne suivi d'un bal huppé au casino de Coupure, aujourd’hui disparu. Progressivement, beaucoup de quartiers ont voulu s’associer à ces festivités qui gagnèrent en popularité auprès de la population, avant de finir par décroître par manque de renouveau et de créativité. L’euphorie qui a suivi la fin de la seconde guerre mondiale leur a donné un second souffle, mais ensuite, lorsque les gens ont commencé à partir en vacances, et que Gand se vidait en été, les Fêtes gantoises ont semblé vouées à une mort prochaine. 

Jusqu’à ce qu’un certain Walter De Buck, sculpteur progressiste et barde, réussisse avec l’aide de quelques complices, dans les années '60, à relancer les Fêtes gantoises, tant et si bien qu’elles aboutirent au plus grand festival culturel en plein air d’Europe, de dix jours en 2017. Beaucoup de créativité et d’improvisation, des spectacles gratuits, des représentations d’innombrables artistes nationaux et internationaux, de théâtre de rues, d’expositions, d’animations pour enfants, de kermesse, de parades,…Il s’agit actuellement du festival de la ville, d’un événement culturel et d’une fête populaire, tout-en-un, et tout y est gratuit !