Saviez-vous que les coquilles d’or des trottoirs bruxellois mènent à Compostelle?

08/05/2017

Vous les avez sans doute déjà aperçues en vous promenant dans les rues de Bruxelles : les brillantes coquilles saint-jacques, qui décorent les trottoirs. Représentent-elles les armes de Bruxelles ? S’agit-il d’un projet artistique moderne ? Est-ce la piste à suivre pour un restaurant de poisson ? En fait l’explication relève d’un phénomène religieux. Les coquilles indiquent le chemin du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, dans le nord de l’Espagne.

Au Moyen Âge, le pèlerinage de Compostelle attirait les foules, ce qui est toujours le cas actuellement pour nombre d’aventuriers et de personnes en quête de recueillement, marcheurs ou cyclistes. Afin que nul ne se perde, les routes sont banalisées. L’une de ces routes traverse Bruxelles.

La ville de Bruxelles a installé les coquilles dorées, une cinquantaine au total, sur les trottoirs, il y a une dizaine d’années d’ici. Elles relient les deux églises Saint-Jacques de la ville : Notre-Dame-du-Bon-Secours dans le quartier Saint-Jacques et Saint-Jacques-sur-Coudenberg, près du Palais royal. L’église baroque de Notre-Dame-du-Bon-Secours se trouve sur l’emplacement de l’hospice médiéval Saint-Jacques, qui accueillait les pèlerins en route vers le sud.

Les coquilles indiquent deux routes pour quitter Bruxelles et cheminer vers Paris. L’une mène vers Saint-Pierre-et-Guidon à Anderlecht, l’autre traverse les Marolles pour aboutir à la Porte de Hall. Il y a d’ailleurs dans le parc de la Porte de Hall une sculpture en forme de menhir dénommée « Pèlerin ». Cette statue date de 1999, elle est l’œuvre de l’artiste espagnol Manolo Paz et se veut un hommage au pèlerin anonyme en route vers Compostelle.

Enfin, avis aux chasseurs de trésor : les coquilles ne sont pas en or véritable. Il n’est dès lors pas utile de vous munir d’un burin ou d’une foreuse pour visiter Bruxelles.