Saviez-vous que le suaire de Turin aurait pu être celui de Chimay ?

02/06/2021

Le suaire de Turin, est un linceul censé avoir recouvert le corps du Christ après sa crucifixion. Son authenticité, sur laquelle le Vatican ne se prononce pas, est encore fortement débattue. Depuis 1578, il est conservé dans la chapelle Guarini de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin, d’où son nom.

 

Ce que l’on sait moins, c’est que l’extraordinaire pièce de tissu a été abritée au Château de Chimay au Moyen Âge. Il avait fait son apparition, vers 1355, à Lirey, près de Troyes, et avant la fin du XIVe siècle cette relique avait fait l’objet de sérieux doutes quant à son authenticité. C’est avec Marguerite de Charny, héritière contestée par les chanoines de Lirey, que le suaire commence ses pérégrinations. L’argument de Marguerite pour conserver le suaire, était de dire qu’il n’appartenait pas à la collégiale, mais à la famille de Charny qui l’avait seulement confié aux chanoines.

 

Dès lors, la noble dame se mit à voyager beaucoup, emportant avec elle le suaire pour tenter de le vendre au plus offrant. C’est ainsi qu’en 1449 elle est à Chimay, dans le Hainaut. La présentation du suaire à Chimay est décrite par le chroniqueur Corneille de Zantfliet : « En l’année de l’Incarnation du Seigneur 1449, une certaine noble dame du territoire de Troyes arriva dans une ville du Hainaut, nommée Chimay, portant avec elle un linge sur lequel avait été peinte, avec un admirable artifice, la forme du corps de Notre Seigneur Jésus-Christ,...» Le suaire est déposé dans la chapelle du château, qui le conservera de 1449 à 1452. Il sera finalement cédé, pour «services rendus», au duc de Savoie. Imaginez les cohortes de pèlerins qui se seraient dirigées vers la botte du Hainaut s’il était resté là-bas, le suaire de Chimay !