Saviez-vous que la tapisserie de l’Apocalypse est l’œuvre d’un Brugeois ?

20/10/2021

Dans la seconde moitié du XIVe siècle, l’artiste flamand Jean de Bondolf, travaillait à la cour du roi de France, Charles V, depuis 1368. Il est surtout connu pour ses enluminures et un certain nombre de dessins pour tapisseries. Il utilise ses dons pour le réalisme familier et la sensibilité propice à l’organisation de l'espace pour aboutir à une combinaison de scènes novatrices, que développera Van Eyck par exemple, d'où naîtra le style gothique international de 1400.

 

Vers 1375, c’est au Brugeois, que Louis Ier, duc d’Anjou et frère du roi, fera appel pour la création des cartons d’une tapisserie d’une ampleur absolument inédite, l’Apocalypse de Saint Jean. Cette commande est celle d’un prince fastueux qui rêve d’imprimer sa marque sur le monde. Magnifiques et somptueuses, ces  tapisseries, qui prennent comme thème la fin des temps, sont aussi les plus gigantesques jamais tissées au Moyen Âge !  L’ensemble comprenait, à l’origine, six panneaux géants de 23,50 m de long sur 5,70 de haut. Mis bout à bout, ils atteignaient 141 m de longueur pour une surface de 800 m2. Aujourd’hui, malgré les ravages du temps, la tapisserie mesure encore 103 m de longueur. On peut admirer ce chef-d’œuvre médiéval au château d’Angers, une impressionnante forteresse ponctuée de dix-sept tours, verrou de la Maine pendant la guerre de cent ans.

 

D’autres œuvres de Jean de Bondolf nous sont parvenues, ainsi une bible enluminée datant de 1372 et connue comme la Bible historiale de Jean de Vaudetar. On lui attribue aussi une grande peinture murale représentant Saint Christophe (église de Semur-en-Auxois).