Le roi Albert Ier et Tintin roulaient en voitures belges. Bien sûr

Durant la première moitié du XXe siècle, la Belgique comptait plusieurs marques automobiles de renommée internationale : Minerva, Excelsior et Imperia. Légère, abordable, solide, maniable, souple, beau, confortable, sportif, luxueux... de la qualité pour tous les goûts.

Minerva

Minerva a été la première. En 1897, la déesse romaine des arts prête son nom à une marque de bicyclettes établie à Anvers par le Néerlandais Sylvain de Jong. En 1899, il produit les premières motos. Lors de l'exposition de voitures et de bicyclettes d'Anvers, la première voiture expérimentale Minerva, ressemblant à la Panhard française, attire l'attention. La production réelle a commencé en 1904 et les exportations étaient principalement destinées à l'Angleterre, puis aux États-Unis. Avec 3 000 unités produite par an peu avant la Première Guerre mondiale, elle atteint un sommet absolu, Minerva était le plus grand constructeur automobile de Belgique. Le roi Albert Ier s'est acheté un modèle de luxe. La crise économique des années 30 ralentit la production. En 1935, la marque passe aux mains du groupe Imperia-Excelsior de Mathieu van Roggen, ingénieur néerlandais..

Excelsior

A peu près en même temps que la Minerva à Anvers,en 1904 à Bruxelles une voiture légère mais coûteuse sort de l'usine de la Compagnie Nationale Excelsior propriété de Arthur de Coninck. Elle déménagera plus tard à Zaventem. La famille royale belge était également intéressée par cette marque. Après la Première Guerre mondiale, cependant, Excelsior s'est retrouvée en grande difficulté : les Allemands avaient emportés toutes les machines en 1918. L'importation croissante de voitures américaines a été le coup de grâce. En 1927, Mathieu van Roggen a également repris Excelsior.

Imperia

En 1906, Adrien Piedbœuf prend goût aux motos et aux voitures. D'abord dans un garage à Liège, mais l’augmentation des ventes de son Imperia l'oblige bientôt à déménager dans une usine plus spacieuse à Nessonvaux. Imperia, du nom du Saint Empire romain germanique de Charlemagne et en hommage à sa capitale Aix-la-Chapelle, où Adrien a grandi. Il a choisi sa couronne comme emblème. C'étaient des années dorées. Les voitures de sport Imperia ont enchaîné les victoires aux 24 heures de Francorchamps et au rallye de Monte-Carlo, jusqu'à la Première Guerre mondiale. Mathieu van Roggen, que nous connaissons déjà, a jeté son dévolu sur Imperia en 1923 et cela a annoncé un nouvel âge d'or jusqu'à ce que l'usine ferme ses portes en 1949.

Deux faits intéressants sur Imperia ?

La Vesdre d'une part et les collines d'autre part ont constitué un obstacle à l'extension de la piste d'essai de Nessonvaux. Ainsi, en 1929, une piste de 800 m a été construite entre les toits à pignon sur le toit de l'usine. C'était unique, à l'exception d'une usine Fiat à Turin. Il est dommage que plus de la moitié ait été démolie ; seule la façade du XIXe siècle avec ses créneaux néogothiques est sous la protection des monuments. Notez également le château d'eau dans l'une des courbes de la voie. On peut admirer quelques anciens dans le musée voisin. Attention à ne pas vous faire écraser par Tintin dans son Imperia Mésange de l'album Le crabe aux pinces d'or. Bien qu'il n'ait pas été démoli ? Hergé lui-même s'est promené avec pendant un an.

Deux faits amusants à propos d’Imperia ?

Avec la rivière Vesdre d'un côté et des collines de l'autre, le circuit d'essai de Nessonvaux ne pouvait pas s’étendre davantage. C'est pourquoi, en 1929, Imperia a construit un circuit de 800 mètres de long sur les toits  à deux versant de l'usine. Une conception unique, qui sera reprise pour la création d’un circuit similaire dans une usine Fiat à Turin. Malheureusement, plus de la moitié du circuit a été démolie, seule la façade néo-gothique du XIXe siècle, classée monument historique, subsiste. Remarquez également le château d'eau dans l'un des virages du circuit. Certaines voitures anciennes peuvent encore être admirées au musée voisin. Veillez à ne pas vous faire écraser par Tintin dans son Imperia Mésange du Crabe aux pinces d'or. Mais n'a-t-elle pas été remorquée ? Hergé l'a conduite lui-même pendant un an.