La Charte de Philippe d'Alsace de retour en Belgique

Cent ans après sa disparition, la charte de Philippe d’Alsace, comte de Flandre (1142-1191), datant du XIIe siècle, est de retour au pays. C'est un petit miracle qu'elle ait été retrouvée.
Messines, la plus petite ville de Belgique. Mais dotée d'un riche passé. C'est précisément ici qu'Adèle de Messines a fondé le premier couvent de femmes en Flandre en 1057, qui fut élevé peu après au rang d'abbaye. Messines était idéalement située pour le transport optimal des marchandises par eau et par terre vers les centres commerciaux du bassin de l'Escaut. Les donations étaient courantes, scellées par des chartes en parchemin. En 1176, par exemple, l'arrière-arrière-petit-fils d'Adèle, le comte Philippe d'Alsace, fit don à l'abbaye d'un lopin de terre situé à Westvleteren, en échange de la promesse qu'une messe commémorative pour le salut de son âme serait célébrée à perpétuité. Petit à petit, l'abbaye s'est ainsi constitué un riche fonds d'archives.
En 1914, les Allemands prirent Messines et, plus tard, les bombardements alliés rasèrent la ville ainsi que l'abbaye. Après la guerre, des soldats allemands ramenèrent chez eux comme souvenirs des documents d'archives trouvés dans les décombres. Un collectionneur américain retrouva la charte de Philippe d'Alsace et en fit don au Metropolitan Museum de New York en 1923, où elle réapparut de manière inattendue en 2016.
En tant que butin de guerre, ce joyau d'une grande valeur historique est la propriété de l'État belge. Il a récemment été restitué en grande pompe aux autorités belges. Les personnes intéressées peuvent le consulter aux Archives de l’État à Bruges.