Écotourisme autour de l’étang de Virelles, un paradis de biodiversité en Wallonie

01/09/2022

Pédalos, canots, voiliers, bateaux à moteur, pêcheurs, chasseurs, aire de jeux bruyante et odeur de friture ont depuis longtemps quitté les lieux pour faire place à une avifaune très variée, à une végétation luxuriante, au calme et à un air plus pur, pour le plus grand bonheur des visiteurs ! À découvrir : un vaste étang de 80 hectares entouré d’une roselière, de marais, de prairies humides, d’un ancien parc abritant des arbres remarquables et d’une magnifique forêt qui s’épanouit sans intervention humaine. Ce site aux apparences de petit Zwin se situe à 3 km de Chimay, dans le Hainaut.

D’essor économique à tourisme effréné

L’étang avait été creusé dès le 16e siècle pour les besoins de la métallurgie locale. Pour garantir l’acheminement de l’eau, un barrage avait été installé sur le Ry Nicolas dans le centre de Virelles, créant ainsi un bassin peu profond (environ 2 m), mais étendu. L’eau excédentaire qui alimente l’Eau Blanche servait autrefois à approvisionner les moulins à écorces et moulins hydrauliques en aval qui fournissaient l’énergie nécessaire à l’actionnement des forges de la région.

Plus tard, les propriétaires, la famille princière de la superbe ville voisine de Chimay, ont loué l’étang et ses alentours à des fins d’activités de chasse et de pêche. Après la tombée en désuétude, vers le milieu du 20e siècle, de toute une série de métiers d’artisanat tels que le tressage de paniers, d’assises et de dossiers pour les chaises, la récolte de roseaux pour la confection de toitures et la fenaison des prairies, l’exploitation touristique a progressivement gagné du terrain. Cette période d’exploitation de type « parc d’attraction » était de loin la plus catastrophique pour tous les êtres vivants du site.

Tournant majeur grâce à un ingénieux projet d’écotourisme

Au début des années 1980, le site a été cédé à trois associations de protection de la nature sous la forme d’un bail emphytéotique de 99 ans, ce qui a marqué le point de départ d’une conciliation durable et harmonieuse entre protection de la nature et formes de loisirs douces et respectueuses de l’environnement. Ces dernières années, des travaux d’aménagement mûrement réfléchis, comprenant entre autres la création d’un chapelet de pas moins de onze îlots dans le grand lac, ont permis d’accroître significativement la richesse biologique du site, en particulier au niveau des espèces d’oiseaux et de libellules. Parfois grâce au réchauffement climatique, il faut bien l’avouer. Petit tour d’horizon des espèces que l’on peut observer voler ou se balader aux abords de l’étang : rousserolle effarvatte, rossignol, coucou, cigogne, vanneau, canard chipeau, échasse, grande aigrette, petit gravelot, mouette rieuse, putois, chevalier guignette, chevalier aboyeur, bécassine, sterne pierregarin, anax napolitain et bien d’autres espèces dont certaines très rares. Et la flore n’a pas à pâlir devant la faune en termes de diversité.

Le site de Virelles représente donc un véritable paradis pour les ornithologues et les amoureux de la nature en général. Les promeneurs, cyclistes et amateurs de sports nautiques trouveront eux aussi leur bonheur dans les environs immédiats du site ou dans la région. Chimay a également de quoi séduire les amateurs de culture. En résumé : il y en a pour tous les goûts.