Casino Knokke, attraction en bord de mer
Ce bâtiment multifonctionnel moderniste a été imaginé en 1923 lors des grands travaux dans la cité balnéaire. Au fil des ans, de nombreuses stars l’ont fréquenté.
Jozef Nellens et sa Société Immobilière Knocke Balnéaire ont tenu à faire la renommée de Knokke . Ils ont convenu avec la commune de construire un véritable casino. Le jeune anversois Léon Stynen a remporté le concours d'architecture publique. En 1929, la première pierre est posée et le 5 juillet 1930, le Casino-Kursaal de Knocke-Albertstrand est inauguré.
Au départ, il n'était ouvert que durant les quatre mois de la saison estivale. Sur le plan commercial, ce fut un véritable succès. De plus, il fonctionnait comme un aimant sur les environs. De nombreuses villas luxueuses ont été construites dans les dunes environnantes et les habitants sont venus se détendre sur le Zegemeer, un lac né d’une source d'eau douce située au fond d’une cuvette dans les dunes et située plus à l'intérieur des terres. L'après-midi, on pouvait écouter des célébrités comme Ray Ventura lors de thés dansants tandis que le soir, le cabaret, les ballets, les opéras, les concerts, les récitals et la poésie enchantaient les invités aisés.
La Seconde Guerre mondiale a été une période sombre pour ce lieu mondain. Les troupes allemandes ont partiellement occupé le casino, ont aménagé la grande salle de bal comme espace de détente pour la Wehrmacht et en 1943, elles l'ont même camouflée en bunker dans leur Mur de l'Atlantique, la ceinture défensive construite le long de l'océan Atlantique. Il y avait même un canon en bois sortant de la paroi vitrée centrale de la façade nord. L'intention était que le feu ennemi soit réfléchi par les murs en miroir et dissuade les assaillants en mer. Le casino a beaucoup souffert de la violence de la guerre. Après les violences de la guerre, la plupart des fenêtres ont été brisées et la façade n'était plus qu'une ruine.
Heureusement, des temps meilleurs sont arrivés. Léon Stynen restaure le casino et il retrouve tous ses fastes avec le Festival d'été de 1947. À partir de 1949, de grands noms du monde de l'art exposent chaque année, tels que Pablo Picasso, Max Ernst, Salvador Dalí, René Magritte ... En 1955, le bâtiment reçoit une touche de modernité en pierre de France et de nouvelles fenêtres. L'offre estivale classique a ensuite été étendue à un programme annuel, contribuant ainsi à sa renommée internationale. Elle accueille désormais également des festivals de cinéma prestigieux, des réceptions, des galas et des émissions de télévision
Deux points forts visuels ? Le premier : le plus grand lustre d'Europe, composé de 22 000 pièces de verre de cristal vénitien de 1952, de 8,5 m de diamètre, de 6,5 m de haut, de 6 000 kg de poids, de 2 700 lampes. Le second: ‘le domaine enchanté’, fresque panoramique de 72 m de long peinte en 1953 par René Magritte, conçue par le maître lui-même sur place et exécutée sous sa direction.
En plus des artistes belges, un nombre infini d'artistes étrangers se sont produits : Edith Piaf, Ella Fitzgerald, Claude François, Patricia Paay, Georges Brassens, Frank Sinatra, Conny Vandenbos, Julio Iglesias, Engelbert Humperdinck, Matt Monro, Nat King Cole, Rob de Nijs, Patachou, Roger Whittaker, Josephine Baker, Charles Aznavour, Udo Jürgens, Liesbeth List, Tony Christie, Tino Rossi...