À Bruges, les merveilles des livres médiévaux attirent tous les regards

Les gens du moyen-âge, toutes classes sociales confondues, se préoccupaient et du présent et de l'au-delà. À des heures fixes du jour et de la nuit, ils récitaient toutes sortes de prières contenues dans des livres de dévotion manuscrits (matines, laudes, primes, tierce, sexte, none, vêpres et complies). Dans ces prières, ils imploraient une protection contre les maladies et le salut de leur âme. La peste, les épidémies et surtout le cancer les inquiétaient. Pour eux, ce dernier représentait une maladie « que nul médecin ne pouvait guérir ». La foi et la médecine étaient inséparables. 

Les grands de l'époque aimaient étaler le travail raffiné de tels livres d'heures. Citons les parchemins ou les robustes exemplaires en papier ornés de feuilles d'or et les miniatures peintes dans les couleurs les plus précieuses. Ces miniatures étaient protégées par des couvertures en bois ou en laiton garnis de cuir. Les ouvrages jouaient un rôle essentiel dans l'exercice de la piété, mais ils reflétaient donc aussi le statut social du propriétaire. La foi s'unissait à l’orgueil pour ceux qui commandaient leur portrait à des maîtres tels que Jan Van Eyck, Hans Memling ou Petrus Christus. À côté des chefs-d'œuvre de l'histoire de l'art, l'exposition montre des exemplaires plus modestes. Il s'agit de pièces assez usées portant des traces d'utilisation telles que du suif, des taches et des inscriptions, par exemple, les dates de naissance et de décès des membres de la famille du propriétaire. 

Ne manquez pas cette splendeur du XVe siècle à découvrir jusqu'au 7 octobre au Musée Groeninge (Groeningemuseum) à Bruges.