Un film belge digne d'Hitchcock

09/02/2021

«Duelles», le film belge de 2018, auréolé de neuf Magritte du cinéma, n’a pas tardé à retenir l’attention d’Hollywood, qui va en produire une version américaine avec Jessica Chastain et Ann Hathaway dans les rôles principaux.

Ce long métrage est une illustration de la devise, quelque peu oubliée, de la Belgique : «L’union fait la force», puisque son réalisateur, Olivier Masset-Depasse, est originaire de la région de Charleroi, une de ses interprètes principales, Veerle Baeten, est flamande, elle est face à Anne Coesens native de la capitale et le récit s’inspire d’un polar psychologique : « Derrière la haine », de la romancière bruxelloise, Barbara Abel, quant au tournage, il a eu lieu principalement à Cointe, une colline surplombant Liège.

C’est l’histoire de deux familles voisines, fort semblables qui vivent dans deux villas mitoyennes de la banlieue verte de Bruxelles. Nous sommes au début des années ’60, les maris travaillent à l’extérieur, les épouses à la maison, les deux couples ont chacun un garçonnet fréquentant la même école. Les premières scènes nous font découvrir deux familles d’un enfant qui vivent en parfaite amitié, cependant un drame va mettre fin à cette harmonie : l’un des deux garçons se tue en tombant de la fenêtre de sa chambre. Dès lors, sentiments de culpabilité et de persécution se mêlent crescendo pour aboutir à la paranoïa et à la folie, au suicide et pour finir au meurtre. La qualité de l’interprétation, le soin apporté au décor, la beauté des images et la finesse de l’intrigue en font un film à voir.