Qui a vu le 'Panorama du Caire'?

07/09/2018

D’une superficie de 14x114 mètres, cette toile monumentale du peintre belge Emile Wauters semble s’être volatilisée des archives des Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles (MRAH). Sans rançon à la clé, quiconque aurait des informations à fournir est le/la bienvenu(e).

Le Panorama du Caire est une immense toile circulaire du célèbre peintre figuratif Emile Wauters (1846-1933). Elève à l’Académie royale des Beaux-Arts (1865-1866) ainsi qu’à l’école des Beaux-Arts de Paris, l’artiste considérait cette toile comme étant son plus grand chef d’œuvre : il  y tenait beaucoup en tant que  créateur. Elle avait, selon le Pr. Warmenbol, quelque chose de novateur en matière de lumière et de mise en scène. Réalisée à l’origine pour satisfaire la commande d’une société belgo-autrichienne spécialisée en panoramas, cette œuvre monumentale permettait aux spectateurs de saisir l’ensemble d’un paysage d’un simple coup d’œil, comme si ce dernier s’y trouvait. C’est pourtant sa disparition qui la rend aujourd’hui si célèbre.

Ainsi, le « Panorama du Caire » fût choisi pour décorer - le pavillon oriental de l’Expo universelle de 1897 organisé alors dans le Parc du Cinquantenaire et conçus par le célèbre architecte Ernest van Humbeeck. Oubliée là après que le bâtiment se soit vu transformé en ce que nous connaissons aujourd’hui comme la Grande Mosquée de Bruxelles louée par les Etats Saoudiens et Marocain pour 99 ans. En 1971, la toile est pour la 3e fois vandalisée et sera, sur proposition du patrimoine artistique, découpée en 6 parties d’environs 20m et enroulées séparément sur des bobines de bois. Ce qu’il en reste comme trace aujourd’hui ? Une photographie de 1971 prise en noir et blanc nous révélant la toile en piteux état : on y voit en effet un homme qui constate les diverses dégradations subies par la toile accrochée sur un mur de la rotonde à la brique apparente... La dernière trace écrite remontant à 1976, à l’occasion d’une lettre du conservateur de l’époque Renée De Roo signalant que la toile se trouve bien dans les archives des musées mais dans un état déplorable. Depuis, plus rien. Perdue dans les méandres des archives des Musées, découpée et vendue à des particuliers ou tout simplement détruite... Nombreuses sont les rumeurs parcourant les rues pavées de la capitale à son sujet.

C’est un mystère qui passionne aujourd’hui deux égyptologues belges, le Pr. Eugène Warmenbol et Luc Delvaux. Ils ont d’ailleurs lancé un appel à quiconque aurait des informations... Une affaire à suivre !