Les lauriers de La Monnaie en Italie

15/04/2016

Le 15 avril, l’"Associazione Nazionale Critici Musicali » a à nouveau décerné son « Franco Abbiati Awards ». Le « Teatro Communale di Bologna », partenaire de coproduction de La Monnaie, a raflé rien moins que trois distinctions, un cas unique au cours des 34 ans d’histoire des Prix italiens les plus importants dans le domaine du théâtre. Deux de ces palmes peuvent également légitimement figurer au palmarès de La Monnaie, puisqu’elles récompensèrent en fait des productions de la maison d’opéra bruxelloise : le prix de la meilleure mise scène (pour « Elektra », mis en scène par Guy Joosten), et celui des meilleurs costumes pour « Jenůfa »dans la mise en scène d’Alvis Hermanis. Ceci constitue une belle reconnaissance des créations exceptionnelles d’ Anna Watkins, dont les costumes furent tous confectionnés dans les ateliers de La Monnaie.

La nouvelle production d’Elektra est le premier d’une série d’opéras de Richard Strauss que La Monnaie a présenté avec le concours du metteur en scène belge Guy Joosten. Le Chef allemand Lothar Konigs dirigeait l’orchestre, et Patrick Kinmonth a réalisé les décors. Elektra avait déjà remporté, à Paris en 2010, le « Prix de l’Europe Francophone 2010 », un prix décerné par des journalistes francophones dans les domaines du théâtre, de la danse et de l’opéra.

Guy Joosten a effectué ses débuts en tant que metteur en scène au théâtre, mais est actif dans le monde de l’opéra depuis 1991. A l’étranger, les plus grands théâtres européens font fréquemment appel à lui, mais il est tout aussi souvent le bienvenu dans les trois maisons d’opéra que compte la Belgique. La Monnaie est une des premières à avoir fait appel à cet homme issu de la mise en scène théâtrale, qu’il n’a d’ailleurs jamais totalement abandonnée, en tout cas pas dans son approche. Entre-temps, Joosten a mis en scène plus de 40 titres dans divers styles et genres, allant de Rossini, Mozart et Verdi, au répertoire belcanto, aux opérettes, de nombreuses œuvres puisées dans le répertoire français, mais également Britten, Stravinski, Berg, ainsi que des opéras contemporains. Joosten a mis en scène dans plus de 30 maisons d’opéra, notamment à Amsterdam, Barcelone, Berne, Genève, Lisbonne, Londres, Madrid, Marseille, Monte Carlo, Vienne, Zürich et New York.

« Jenůfa » fut le troisième opéra de Leoš Janáček. Jenůfa est une femme qui donna naissance à un enfant illégitime. Afin de pouvoir malgré tout lui trouver un parti pour le mariage, sa belle-mère tue l’enfant. Un récit néoréaliste dans le fil d’une tradition vériste à l’italienne, mais sur une musique d’un type entièrement différent. Le metteur en scène letton Alvis Hermanis, un des maîtres du monde théâtral européen, y fait ses débuts à La Monnaie. Le Chef Ludovic Morlot assure la direction musicale. Il ne se produit pas souvent que le département des costumes tienne en fait le rôle principal dans un opéra. « Jenůfa » est une explosion de couleurs, de broderie, de passementerie, et de manches bouffantes… Les Ateliers de La Monnaie ont travaillé une année entière à la confection de ces costumes dessinés par la Britannique Anna Watkins 

Le Théâtre Royal de La Monnaie, en abrégé « la Monnaie », attache une grande importance à la création, à l’appropriation artistique et à son impact. La Monnaie se veut la Maison d’Opéra de la Capitale de l’Europe, et offre des productions qui diffèrent fortement, en style et en diversité, des pièces de théâtre et comédies musicales omniprésentes en Europe. Cette politique a permis de décrocher diverses distinctions dans la presse internationale, qui classe régulièrement La Monnaie aux premiers rangs des maisons d’opéra, sur base de critères artistiques et opérationnels, mais également en reconnaissance de sa formule réussie d’utilisation de l’art comme vecteur d’engagement social.

Pour découvrir soi-même La Monnaie, il suffit de s’inscrire gratuitement à une visite pendant les Journées Européennes de l’Opéra, le samedi 7 et le dimanche 8 mai 2016.