Une usine d'hydrogène bleu pour le port de Gand en mer du Nord ?
L'hydrogène vert, produit à partir d'électricité verte, a le vent en poupe. Mais les géants de l'énergie Equinor et Engie voient plus d'utilité à l'hydrogène bleu, également propre, produit à partir du gaz naturel et de la capture du CO₂. Un investissement d'un milliard de dollars pour le port de Gand.

Comment cet hydrogène bleu sera-t-il produit ? Le projet consiste à acheminer du gaz naturel depuis la Norvège vers Gand, à en capturer 95 % du CO₂ libéré sur place et à le renvoyer en Norvège par un gazoduc. Là, le gaz à effet de serre (CO²) peut ensuite être stocké en toute sécurité dans les formations rocheuses poreuses du fond de la mer du Nord. En résumé, le CO₂ sort du sol et doit donc y retourner, selon le raisonnement.
Le projet H₂BE du norvégien Equinor et du français Engie a passé le test de faisabilité. Si la transformation ultérieure se déroule comme prévu, le site de production devrait pouvoir être mis en service en 2028 ou 2029. Pour la Flandre, il s'agirait déjà d'un projet pionnier impliquant un investissement d'environ 1 milliard d'euros. Il vise une capacité de 1 000 mégawatts, soit autant qu'une centrale nucléaire, et une production annuelle de 8,4 térawattheures d'hydrogène. Equinor estime que la production de l'hydrogène bleu est également plus modulable en fonction de la demande et indépendamment des conditions climatiques tout en étant moins cher que l'hydrogène vert.
La demande industrielle d'hydrogène bleu ne manquerait pas. Toutefois, les entreprises énergétiques comptent sur le soutien des gouvernements flamand et européen pour rendre l'hydrogène propre compétitif.