Urbanus nous régale de son talent comique depuis des décennies
Le 7 juin 1949, à Sint-Gertrudis-Pede, à Schepdaal dans le Brabant flamand, naît Urbain Servranckx. Le jeune homme ne semble posséder aucune prédisposition à devenir boulanger, magasinier ou imprimeur. Il préférait largement divertir un public et user de son excellent sens de l'humour. Celui qui porte le nom de scène Urbanus a eu et aura des salles combles en Flandre et aux Pays-Bas. Tout d'abord connu sous le pseudonyme d'Urbanus Van Anus, il se fera appeler simplement Urbanus dès 1982.
Ses sketches hilarants, ses chansons drôles et ses textes absurdes dont il régale son public lors de ses représentations théâtrales en « one man show » ont établi sa réputation de comédien depuis 1974. Ses films fous diffusés à la télévision et plus tard en DVD lui ont également valu une grande popularité et la célébrité. Il occupe une place particulière dans le monde des humoristes, qui n'est pas un milieu facile. Son style peut être décrit comme folk, absurde, subversif, anarchiste, enfantin, morbide, sarcastique, cynique, parfois vulgaire et populiste. Avec ces ingrédients, il se délecte de ses rôles de comédien, humoriste, chanteur, guitariste, scénariste de bande dessinée et acteur. À chaque fois, son succès est retentissant. Son parcours lui a également permis de se distinguer en qualité d'animateur ou comme membre de jury dans des jeux télévisés.
Urbanus ne mâche pas ses mots. Dans un passé lointain, sa défense systématique du droit à la liberté d'expression a parfois choqué. C'est le cas de son célèbre succès Bakske Vol Met Stro (1979), une chanson de Noël qui parodie la naissance de Jésus-Christ. L'Église catholique n'a pas particulièrement apprécié la chanson en raison de certaines paroles explicites. Mais les 150 000 exemplaires vendus indiquent que le grand public est en mesure d'apprécier l'album. L'année suivante, le court-métrage Het Laatste Avondmaal (La dernière Cène) suscite des réactions. Lorsqu'il chante son Bakske à la télévision lors d'une émission en 1984, Urbanus ajoute à la controverse de 1979 une apothéose sous la forme d'une découverte visuelle forte, qui ne passe pas inaperçue non plus. Mais son répertoire vocal qui compte environ 150 chansons contient aussi beaucoup de paroles attachantes et intimes, comme dans Als ik Doodga, ou de critiques sociales, comme dans Madammen Met Een Bontjas et Iedereen Beroemd.
En 1983, Urbanus a donné son nom à la série de bandes dessinées Les aventures d’Urbanus, dans laquelle il vit des aventures comiques dès sa jeunesse fictive. Le premier album s'appelle Le mystère de la baraque à frites. C'est belge peut-être ? Le numéro 200 paraîtra prochainement. De 1998 à 2012, on lui doit entre autres De Geverniste Vernepelingskes ainsi que la série de bandes dessinées pour enfants Plankgas en Plastronneke ainsi que Mieleke Melleke Mol.
Urbanus a également brillé sur le grand écran. En 1987 dans Hector, dont il co- écrit le scénario avec le réalisateur débutant Stijn Coninx. À cette époque, c'était le plus grand succès jamais enregistré dans les cinémas belges. Le film lui a permis de remporter le premier prix au Festival International du Film Comique de Chamrousse, en France. La suite, Koko Flanel, sorti en 1990, pulvérise même le record d'Hector et restera le plus grand succès de l'histoire du cinéma belge pendant 18 ans.