Théo van Rysselberghe : un art intransigeant
Né à Gand le 23 novembre 1862, dans une famille aisée qui comprenait des architectes, un ingénieur, un physicien. Il étudie la peinture aux Académies des Beaux-Arts de Gand et de Bruxelles. En 1884, un voyage en Espagne et au Maroc lui fait découvrir la peinture claire et les tonalités vives alors que ses premières œuvres étaient plutôt sombres et académiques.
À son retour en Belgique, il participe à la fondation puis aux activités du Groupe des Vingt, dont le secrétaire est Octave Mans. Ce groupe avait pour objectifs de favoriser les liens entre les artistes français et belges, de lutter pour "la défense d’un art intransigeant" et d’être le représentant de "l’insurrection consciente et organisée contre l’académisme". En mars 1881, Octave Maus lance la revue hebdomadaire «L’Art Moderne» avec Edmond Picard, Victor Arnould (1838-1894) et Eugène Robert (1839-1911), qui perdure jusqu'en 1914 et dont van Rysselberghe est un des membres fondateurs. Ensuite, Maus créateur et secrétaire du cercle artistique « Les XX » (1884-1893) qu’il prolonge avec le cercle « La Libre Esthétique» (1894-1914), défend dans l’art, tout ce qui est neuf et moderne. Il est aussi le premier président de l'Association des écrivains belges de langue française, de 1902 à 1919.
L’amitié du peintre avec son confrère Paul Signac porte aussi sur les idées anarchistes. Il participe à la presse libertaire et notamment régulièrement au journal «Les Temps nouveaux» de Jean Grave, pour lequel il donne des œuvres de 1897 à 1911. Il fréquente le géographe Élisée Reclus et le peintre Camille Pissarro. En 1899, il réalise la couverture de «La Morale anarchiste» de Pierre Kropotkine.
En 1896, Théo Van Rysselberghe voyage et peint en Hollande avec Signac qui lui avait offert en 1893 l’une de ses premières toiles de Saint-Tropez. À cette époque le Groupe des Vingt a été remplacé par la Libre Esthétique, dont il est l’un des membres fondateurs. Ce mouvement a pour principal but d’instaurer un art social. Il s’intéresse beaucoup à l’Art nouveau et aux arts décoratifs (meubles, bijoux, typographie, illustrations de livres).
À la fin des années 1890, il s'établit en Provence, près du Lavandou, et retourne vers une certaine forme de classicisme. Dans ses paysages dont les hommes sont le plus souvent absents, dans ses portraits mettant en scène des êtres habités et rêveurs, Van Rysselberghe utilise une subtile « alchimie de couleurs » qui contribue à transcender l’instant présent et à lui donner un caractère construit, presque irréel.
Théo Van Rysselberghe s’éteint le 14 décembre 1926, à 64 ans, au Lavandou.
Vous pouvez contempler ses œuvres à Bruxelles au Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, à Liège, au musée d'art moderne et d'art contemporain, à Gand, au Musée des Beaux-Arts et à Ixelles, au Musée communal des Beaux-Arts; sinon sur le site : https://www.google.be/search?q=th%C3%A9o+van+rysselberghe+oeuvres.