Marion Hänsel, la cinéaste belge de l’intime.
Marion Hänsel nait à Marseille en février 1949. Troisième d’une famille de six enfants elle passe son enfance à Anvers. Artiste dans l’âme à cinq ans, elle refuse d’aller à l’école durant un an et abandonne ses études secondaires à 16 ans pour s’adonner à la poésie et au dessin. Ses parents la soutiennent dans ses choix, elle deviendra une réalisatrice hors pair.
A 18 ans, elle entre à l’Institut des arts de diffusion (IAD) mais très vite elle s’envole pour New York où elle rejoindra l’Actor’s studio de Lee Strasberg.
De retour en Europe, elle débute sa carrière en jouant de petits rôles dans les films d’Agnès Varda dont ‘L’une chante, l’autre pas ‘. Très vite, cette autodidacte, courageuse et rigoureuse devient réalisatrice et fonde sa maison de production. En 1982, elle réalise son premier long métrage, « Le lit », d’après le roman de Dominique Rolin, film qui lui valut le Prix Cavens. Deux ans plus tard cette passionnée de littérature adapte le roman de J-M Coetzee ‘In the Heart of the Country’ qui deviendra à l’écran Dust avec Jane Birkin. Ce film, tourné en Afrique du Sud, aborde les relations père-fille et remporte le Lion d’Argent à la Mostra de Venise, une première pour un réalisateur belge.
Autre film phare de sa filmographie qui comporte une quinzaine de films, « Noces barbares» adaptation du roman de Yann Queffélec, prix Goncourt 1985 qui évoque le sujet de l’enfance mal aimée avec une grande sensibilité.
Ses films racontent tout autant le voyage au plus intime de l’être et de ses relations que le voyage au bout du monde de l’Afrique à la Baie de Hong Kong, de l’Italie au Pacifique. Son cinéma met en scène des moments de vie, les tourments, les racines. Une certaine nostalgie du passé mêlée parfois à l’urgence du présent comme dans ses derniers films qui mettent en scène son vécu personnel : « Sur la terre comme au ciel » qui traite de la maternité, « Nuages, lettres à mon fils » sur le départ d’un fils et le dernier « Il était un petit navire » qui mêle images d’archives et anecdotes autobiographiques. Un message d’adieu en quelque sorte.
Marion Hänsel s’est éteinte le 8 juin 2020 à l’âge de 71 ans laissant derrière elle une œuvre toute en poésie touchant l’intime de chacun et qui a permis au cinéma belge de voyager au-delà de nos frontières.