Justus Lipsius, un humaniste en des temps troublés
Justus Lipsius était un important humaniste et un admirateur de l'antiquité classique. Les guerres de religion formèrent le décor de sa vie et de son œuvre, qui fut fortement inspirée par le stoïcisme. Depuis 1995, le quartier général du Conseil de l'Union européenne est installé à Bruxelles, dans un immeuble qui porte son nom.
Joost Lips, qui connut ultérieurement la notoriété sous son nom latin de Justus Lipsius, est né en 1547 à Overijse, à proximité de Bruxelles. À l'âge de 15 ans, il entra, comme novice, dans l'ordre des Jésuites à Cologne. Cinq ans plus tard, il devint le secrétaire du cardinal Granvelle, à Rome, où il découvrit de manière approfondie l'antiquité romaine.
Après de courts séjours à Louvain et Vienne, Justus Lipsius devint professeur à l'université luthérienne d'Iéna. Mais il revint rapidement à Louvain, où il commença à enseigner à l'université catholique. C'est à cette époque qu'il épousa la jeune veuve Anna Vande Calstere.
Chassé par la menace constante de guerre dans le sud des Pays-Bas, Justus Lipsius déménagea à Leiden avec son épouse, où il devint professeur, puis recteur, à l'université calviniste qui venait d'y être fondée.
En 1584, il publia son chef-d'œuvre ‘De Constantia’ (en français : ‘De la constance’) en latin. Clairement influencé par le stoïcisme, il y plaide en faveur de plus de raison et d'une meilleure maîtrise des passions, à une époque où l'Europe de l'Ouest était submergée par des querelles politiques et religieuses.
Par nostalgie pour sa région d'origine, Justus Lipsius décida, en 1591, de retourner à Louvain, où il ne fut pas long à occuper à nouveau une chaire à l'université catholique. Bien que sa santé déclinât rapidement, il garda jusqu'au bout sa combativité et publia même encore deux traités historiques sur les miracles de Notre-Dame de Hal (1604) et Notre-Dame de Montaigu (1605).
Justus Lipsius s'est éteint en 1606 et est enterré dans l'église des Frères Mineurs à Louvain. Ses mérites exceptionnels comme philosophe, historien de l'antiquité antique et philosophe néostoïcien furent à l'origine de sa grande renommée dans toute l'Europe de l'époque.
Des rues et places furent baptisées à son nom dans sa région d'origine et des monuments furent érigés à sa mémoire. C'est ainsi que, de nos jours, les chefs d'État et de gouvernement européens se réunissent régulièrement dans un bâtiment portant son nom et situé au cœur du quartier entourant le Rond-point Schuman à Bruxelles.