Il a stylisé les voyageurs anonymes qui attendent le métro
Il est né à Bruges le 25 mai 1960 et est décédé à seulement 63 ans. Mais que savons-nous de la vie de Benoît van Innis ?
Benoît descend d'une lignée de nobles, puisque son grand-père Henri et son frère ont été anoblis. Sa mère, originaire de Namur, n'avait quant à elle aucun titre de noblesse. Benoît Thierry Marcel Marie Ghislain van Innis a donc grandi en jonglant entre le néerlandais et le français.
Van Innis emprunta la voie artistique dès son plus jeune âge et fit ses études à St. Lucas, un établissement réputé à Gand pour tout ce qui touche à l'art. Appelé à embrasser la profession de peintre, il termina ses études avec la plus grande distinction sous l'œil attentif et approbateur du peintre abstrait Dan Van Severen.
Le jeune Benoît commença sa carrière en tant que caricaturiste pour divers journaux et magazines populaires, tels que De Morgen, De Standaard, Humo et Knack. Il a eu vite fait de passer à l'international, écrivant des articles pour des magazines prestigieux tels que The New Yorker et Paris Match.
Son œuvre la plus renommée est cependant immortalisée dans le métro bruxellois, à la station Maelbeek, dans le quartier européen : on y trouve des visages quelque peu abstraits, caractérisés par le minimalisme, sa marque de fabrique. Ces figures sont au nombre de huit. Non seulement elles se regardent mutuellement mais épient aussi les passagers, sur des azulejos, des carreaux portugais.
Vous avez peut-être entendu parler de Maelbeek dans un contexte moins joyeux. Il était tout à fait normal que van Innis réalisât aussi une œuvre d'art à la mémoire des victimes des attentats de 2016 perpétrés dans la station.
Benoît van Innis a laissé derrière lui trois filles lorsqu'il fut emporté des suites d'une longue maladie le 24 février 2024. L'une d'entre elles, Alice van Innis, a suivi les traces de son père et est devenue artiste à son tour. Fasse le ciel qu'elle connaisse le même succès que son père !
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