Gwy Mandelinck, l'homme qui a mis la poésie à la portée des gens
Gwy Mandelinck était le pseudonyme de Guido Haerynck, un poète né le 23 janvier 1937 à Wakken, au sein de l’une des plus anciennes paroisses de la province de Flandre occidentale,
Bien que son père soit un menuisier et fabricant de meubles reconnu, le jeune Guido n'avait manifestement pas d'avenir dans ce domaine. Il étudie le latin et le grec au lycée de Waregem et entreprend ensuite des démarches pour devenir professeur de néerlandais à Torhout :
Il assumera sa charge professorale de 1959 à 1975, mais entre-temps, d'autres projets émergent. Il écrit plusieurs pièces de théâtre en un acte et commence à s’adonner à la poésie. Son premier recueil de poèmes, Het oogbad ("le bain des yeux"), paraît en 1971 et reçoit un accueil très favorable. Il a d'ailleurs remporté un prix pour l'un de ses poèmes, Ontloken cirkel, avant même que le recueil ne soit publié.
L’ouvrage suivant paraît trois ans plus tard : De wijzers bij elkaar a suscité le même enthousiasme et lui a valu non pas un mais plusieurs prix - deux pour l'ensemble et un pour un cycle intitulé Spraakzaam in de spreuken, un poème dédié à ses parents.
Après avoir été professeur de néerlandais, il devient bibliothécaire de la ville de Poperinge et, en 1979, il s'installe à Watou, un village proche de la frontière française, dans une ancienne maison d'aumônier. C'est à Watou que Mandelinck a laissé son héritage.
De 1980 à 2008, Gwy a organisé des "étés poétiques", au cours desquels il a combiné la poésie avec les arts visuels et la photographie, attirant des dizaines de milliers de visiteurs dans cette modeste ville frontalière. Il pouvait compter sur l ' aidedes célèbres Belges Roger Raveel et Hugo Claus. Pendant ce temps, il continue à écrire des poèmes.
Après avoir mis fin au festival de Watou, Mandelinck se tourne vers Bruges pour un projet de plus grande envergure autour de Guido Gezelle, qui rend également hommage à Claus, auteur de La douleur de la Belgique.
En 2024, ce sont les amateurs de poésie belge qui ont de la peine, car Gwy est décédé le 5 avril à Aartrijke. Naturellement, il repose dans son Watou bien-aimé.
Photo: KANTL (YouTube)